On accuse régulièrement les opérateurs de télécommunication de limiter la bande passante de flux vidéos à destination de leurs clients, de services Internet comme YouTube ou Netflix.
Cette limitation est au cœur du débat sur la neutralité du net. Ses défenseurs estiment que les fournisseurs d’accès Internet (FAI) se financent avec les abonnements de leurs clients et ne devraient pas freiner la vitesse de flux de services tiers, en cherchant à en obtenir une compensation financière.
Ses opposants se demandent s’il est normal que l’essentiel des profits soit conservé par ces services, sans qu’ils ne participent aucunement aux coûts considérables du traffic occasionné – c’est la première source de trafic sur Internet – alors que les FAI doivent régulièrement investir dans leurs réseaux pour en augmenter la bande passante.
C’est pourquoi la révélation de Netflix étonne beaucoup. L’entreprise reconnaît qu’elle a elle-même limité artificiellement la bande passante de ses flux vidéos à destination de clients utilisant une connexion cellulaire, depuis plus de cinq ans. Sans les en informer, ni en tentant de les détromper quand ils accusent leurs opérateurs mobiles de limiter la bande passante des flux vidéos, et donc leur qualité.
Ce ralentissement du trafic a affecté les clients de la plupart des réseaux mobiles dans le monde, y compris AT&T et Verizon, qui possèdent les trois quarts du marché américain.
Netflix se défend en prétendant avoir agi pour le bien de ses clients, en les aidant à ne pas dépasser la limite mensuelle de données de leurs abonnements mobiles.
La limite de 600 kilo bits par seconde imposée par Netflix est bien loin du taux de téléchargement maximum des réseaux 4G, et même des réseaux 3G. Elle cantonne les diffusions à une qualité de 360p.
Bizarrement, Netflix n’a pas limité la qualité vidéo de ses flux vers T-Mobile et Sprint, car « historiquement, ces deux entreprises ont eu une politique plus favorable aux consommateurs. »
Les opérateurs affectés par les limitations de qualité n’ont pas manqué de signaler leur outrage, et l’on peut clairement accuser Netflix d’hypocrisie.
Depuis les révélations, Netflix annonce qu’elle réfléchit à des solutions pour offrir plus de contrôle à ses clients pour choisir la qualité de leurs flux vidéos.