La dernière réorganisation de Cisco passe mal

La semaine dernière, Chuck Robbins, qui a remplacé John Chambers à la tête de Cisco en 2015, annonçait que Mario Mazzola, Prem Jain, Luca Cafiero, qui avaient avec Soni Jiandani le titre de vice-président, devenaient conseillers.

Une semaine après, il a dû se résoudre à communiquer en interne que les quatre personnes avaient démissionné.

Théoriquement, le changement de titre n’était pas une rétrogradation d’après Cisco, mais il semble bien que les intéressés l’aient interprété comme tel.

Dans son mémorandum interne, Robbins évoque juste une ‘déconnexion entre les rôles, les responsabilités, et la charte.’

Les quatre dirigeants sont connus comme l’équipe MPLS – l’initiale de leurs prénoms. Ils sont issus de start-up qui ont travaillé avec Cisco, puis ont été rachetées. Leurs produits sont à l’origine de gammes de produits très populaires de l’équipementier de réseau ; comme les commutateurs Nexus 9000.

Leur dernière start-up, Insieme Networks, reçut d’abord 135 millions de dollars de financement de Cisco, puis fut rachetée en 2013 pour 863 millions de dollars.

D’après Robbins, elle est à l’origine de plus de deux milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque année pour Cisco.

Un défaut de ce type d’arrangements spin-in, la stratégie favorite d’innovation de John Chambers, est que Cisco ne s’est pas contentée de financer ces start-up : elle leur a aussi donné des espaces de bureaux, acheté du matériel, et offert des bonus et des avantages à l’équipe MPLS en fonction d’objectifs financiers. Ces conditions n’ont pas été pour autant également offertes également aux équipes internes de développement de Cisco, ce qui aurait sapé leur moral.

Les rétrogradations, puis les démissions, marquent probablement la fin de la stratégie de co-développement avec des start-up.

Cisco continue de dominer les marchés des commutateurs et des routeurs Ethernet, mais perd des parts de marché avec des revenus en baisse, alors que des concurrents comme HP Enterprise, Huawei et Arista ont des croissances en glissement annuel de plus de 30 % au premier trimestre 2016 d’après IDC.