AppStore: Apple va introduire les abonnements et la publicité

Une semaine avant la conférence annuelle pour développeurs WWDC, Phil Schiller, le vice-président d’Apple en charge du marketing, a annoncé dans un entretien avec Lauren Goode du site The Verge, qu’Apple allait bientôt améliorer l’AppStore. Depuis décembre, Schiller est en effet également responsable de l’AppStore.

 

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Et comme l’avait annoncé Bloomberg en avril, Apple va bien, pour la première fois, afficher des publicités payantes dans l’AppStore, avec un système d’enchères qui serait d’après Schiller équitable pour tous les développeurs, y compris les petits développeurs indépendants.

L’outil de recherche est primordial pour un magasin dans lequel s’amassent 1,5 million d’applis, de plus en plus difficiles à trouver.

Comme sur un moteur de recherche, les annonces, qui seront limitées aux annonces pour applis, se distingueront graphiquement des autres résultats lors d’une recherche. Au plus une publicité sera affichée par recherche. Les annonceurs ne paieront que si la publicité est cliquée.

Aucune publicité ne s’affichera pour les mineurs de 13 ans ou moins, et il sera possible de se désinscrire du suivi de la géolocalisation et du suivi des données publicitaires du moteur de recherche.

 

« Subscriptions 2.0 »

La ‘taxe Apple’ demeure inchangée pour une appli typique : 30 % des revenus sont distribués à Apple, et 70 % au développeur.

En revanche, si le développeur peut maintenir un abonnement plus d’un an, alors la marge d’Apple sera divisée par deux à 15 % à partir de la deuxième année.

Alors que les abonnements étaient jusqu’à présent cantonnés à une poignée de catégories d’applis, tous les développeurs pourront désormais les proposer.

Ce changement pourrait avoir un impact profond sur l’écosystème des applis. Au lieu de vendre une appli avec un paiement ponctuel, on vendrait un abonnement comprenant des mises à jour, avec des paiements récurrents.

Ce qui miroiterait l’évolution récente de la distribution de logiciels, où tous les éditeurs, comme Microsoft (Office 365) ou Adobe (Creative Suite), cherchent à louer plutôt que vendre.

L’intérêt serait de relancer le marché, de plus en plus moribond, des applis. Car n’en déplaise à la Commission européenne qui imagine (fabule ?) des créations de dizaines de millions d’emplois dans le secteur en Europe, la réalité est bien plus dure pour les développeurs, et de plus en plus se plaignent de ne pouvoir assurer une activité pérenne avec la vente d’applis.

D’autant que la réalité est que le marché pour les applis est minuscule. L’opportunité concerne essentiellement les jeux, qui représentent plus de 75 % du chiffre d’affaires de l’AppStore pour iOS d’après AppAnnie. Elle concerne ensuite les grands groupes avec leurs applis de réseaux sociaux, de divertissement et de musique. Et il y a le reste

Pour dynamiser le marché, les développeurs ont demandé à Apple, en vain, d’inclure des possibilités comme les essais gratuits, et les mises à jour payantes. Jusqu’à présent, les développeurs sont forcés de fournir leurs mises à jour gratuitement, ou de faire payer pour une nouvelle version majeure, ce qui n’est pas aisé puisqu’il faut créer une nouvelle SKU (unité de gestion des stocks).

Désormais, la réponse d’Apple est l’abonnement.

D’un autre côté, certaines entreprises vendent déjà des abonnements sur leur propre site, afin d’éviter la taxe Apple de 30 %. Ou comme Spotify, offrent les deux options. L’abonnement de Spotify coûte 9,99 € par mois en direct, et 12,99 € sur l’AppStore pour compenser.

Et si de nombreux développeurs sont a priori intrigués, voire séduits par les abonnements, certains se posent des questions.

En effet Apple, dans un article intitulé What’s New in Subscriptions, distingue deux types d’applis éligibles pour le renouvellement automatique d’abonnements :

– Les applis qui fournissent régulièrement des nouveaux contenus : journaux, magazines, librairies audio ou vidéo ;

– Les applis qui fournissent un service continu, comme le stockage dans le nuage ou les jeux de rôle massivement parallèles.

Or les applications traditionnelles, et notamment les applications professionnelles, qui nécessitent beaucoup de maintenance et de développement de nouvelles fonctionnalités, n’entrent dans aucune des deux catégories.

Si Apple ne clarifie pas les critères d’acceptations, les développeurs ne sauront qu’au dernier moment si leur appli est éligible ou non pour les abonnements.

C’est pourquoi certains développeurs continuent de souhaiter qu’Apple introduise la possibilité de faire payer pour des mises à jour.