Un article de Reuters accuse Yahoo de scanner en secret les courriels pour le compte de la NSA et du FBI.
L’entreprise aurait scanné par mot-clé des centaines de millions de courriels entrant en temps réel, pour répondre à une exigence secrète du gouvernement américain.
Ce serait la première fois qu’une entreprise aurait implémenté un tel système : d’habitude, les demandes des organisations gouvernementales concernent les courriels stockés ou archivés.
La décision de la CEO Marissa Mayer d’obéir à la directive lui aurait même coûté son directeur de la sécurité, qui aurait quitté Yahoo en 2015 pour devenir celui de Facebook, en protestation.
Dans un premier temps, Yahoo s’était contenté de répondre qu’elle était une entreprise respectant les lois, dont celles des États-Unis.
Les allégations ont ému le public. L’American Civil Liberties Union a regretté que Yahoo obéisse à un tel ordre, estimé sans précédent et anticonstitutionnel.
Du coup, Microsoft s’est empressé de confirmer à CNBC qu’elle n’avait jamais scanné en secret le trafic des courriels tel qu’indiqué pour Yahoo. Et Google qu’elle n’avait jamais reçu une telle demande, et que si elle en recevait une, elle refuserait d’obtempérer.
Ce qui a poussé Yahoo à publier un deuxième communiqué : l’article de Reuters induirait en erreur : *
« Nous interprétons strictement toute demande du gouvernement sur les données utilisateurs afin de minimiser les divulgations. Le scan des courriels décrit dans l’article n’existe pas dans nos systèmes. »
Pour Yahoo, dont le cœur d’activité est en cours de rachat par Verizon, la dispute arrive au pire moment, alors qu’elle vient de reconnaître un piratage de plus de 500 millions de comptes utilisateurs. Le FBI enquête dessus, les sénateurs américains exigent des informations supplémentaires, et deux recours collectifs sont déjà intentés : le premier affirmant que le piratage affecte les données financières privées ; le deuxième accuse Yahoo de négligence grave.
* Traduction : Le Diligent