La Chine durcit ses lois sur la cybersécurité

Ce lundi 7 novembre 2016, la Chine vient de passer un nouvel ensemble de régulations sur la cybersécurité.

Les opérateurs cruciaux d’infrastructure d’informations devront héberger les données en Chine, et les entreprises victimes d’intrusions ou de piratage devront en informer leurs clients, tout comme le gouvernement, et fournir un support technique aux autorités lors de leur enquête.

Des mesures largement équivalentes à celles prises aux États-Unis ou en Europe.

En revanche, certaines associations des droits de l’homme comme Human Rights Watch s’inquiètent sur le fait qu’opérateur crucial n’est pas défini avec précision, et pourrait bien s’appliquer à la plupart des entreprises, y compris les entreprises étrangères. De même, l’étendue du support technique à fournir en cas de piratage n’est pas clairement circonscrite : les autorités pourraient être tentées d’en abuser.

En Chine, le ‘grand pare-feu’ bloque déjà largement les sites Web et les services en ligne qui ne plaisent pas aux autorités, qui censurent ou font disparaître les conversations sur les sujets sensibles, comme les droits de l’homme.

Les autres directives passées aujourd’hui renforcent clairement le contrôle d’Internet en Chine par les autorités, au détriment de la liberté d’expression et au respect de la vie privée :

– Tout citoyen doit utiliser son nom et ses informations personnelles pour s’inscrire aux services en ligne, comme la messagerie instantanée : il est interdit d’utiliser un pseudonyme, et les sites et services doivent vérifier l’identité de tout utilisateur. Ce qui rend l’anonymat en ligne illégal et pratiquement impossible, et l’on peut craindre une augmentation de l’autocensure ;

– La publication d’un ensemble d’information est interdite, en particulier tout ce qui pourrait porter atteinte à l’honneur de la nation, perturber l’économie ou l’ordre social, ou remettre en cause le système socialiste.

Pour Amnesty International, ces nouvelles lois transforment les entreprises Internet en agents du pouvoir en les forçant à censurer, et à fournir à l’envie des informations personnelles aux autorités.