La 8e génération de processeurs Intel Core sera encore produite en 14 nm

Lors de sa conférence annuelle pour les investisseurs, Intel a annoncé que la huitième génération de processeurs Intel Core, nom de code Coffee Lake, serait fabriquée avec un process de 14 nm.

Pendant longtemps, la production de processeurs Intel a suivi une cadence Tick-Tock : une génération Tick était produite avec un nouveau procédé de fabrication, permettant de réduire la taille de la puce et d’accélérer sa cadence, suivie d’une génération Tock, où le process restait le même, mais où la micro-architecture du processeur était améliorée, apportant également un gain de performance.

Tick et Tock se suivaient généralement tous les 18 mois.

En 2015, incapable de conserver la cadence, Intel annonçait la fin du Tick-Tock et le début du nouveau cycle de production : PAO ou Process – Architecture – Optimisation : une génération avec un nouveau process est suivie d’une génération avec le même process et une nouvelle micro-architecture, puis suivie d’une génération toujours avec le même process, et quelques optimisations.

Kaby Lake est la première génération ‘O’ du cycle PAO, la troisième génération à utiliser le process 14 nm. Et effectivement, Kaby Lake apporte des optimisations bien modestes sur les processeurs Skylake, avec des performances et une consommation d’énergie améliorées de quelques pourcents.

Alors qu’on s’attendait à ce que la huitième génération de processeurs Intel Core soit produite avec un nouveau process 10 nm, elle sera donc fabriquée, encore une fois, en 14 nm.

On pourrait donc évoquer un cycle de fabrication PAOO, ou Tick Tock Tock Boom ?

Murthy Renduchintala, président d’Intel en charge des clients, de l’IoT et du groupe d’architecture systems, affirme qu’Intel conserve son avance de trois ans sur ses compétiteurs pour la technologie de fabrication.

Une affirmation que l’on peut mettre en doute, et qui ne tient que si l’on utilise une définition bien réduite de compétiteur.

Que la génération Coffee Lake soit produite, encore une fois, en 14 nm, semble confirmer qu’Intel est en train de perdre définitivement son avance en performance d’une génération de puces. Ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le groupe, dont les marges, qui ne tiennent qu’à cette avance, s’effondreraient. Et si les marges s’effondrent, Intel devra amputer son budget de recherche et développement.

La nouvelle arrive au plus mauvais moment, puisque les processeurs Ryzen d’AMD, dont le lancement est prévu dans les prochains mois, seraient pour la première fois depuis des années, parfaitement compétitifs avec les processeurs Intel Core de la génération actuelle.

Si les processeurs Ryzen tiennent leur promesse, et il faut bien concéder qu’AMD a l’habitude de promettre beaucoup et de ne pas tenir ses engagements, Intel pourrait souffrir.

D’autant plus que la nouvelle stratégie d’Intel, est de donner la priorité d’accès aux usines les plus modernes à sa division Datacentre, au détriment de sa division Clients, puisque les puces pour centres de traitement rapportent bien plus que les puces pour PC.