Les améliorations de la confidentialité de Windows 10 seraient insuffisantes pour le G29

La confidentialité est l’aspect de Windows 10 qui a fait le plus polémique.

L’an dernier, le Groupe de travail Article 29 sur la protection des données (G29), l’organe consultatif européen sur la protection des données et de la vie privée, qui rassemble tous les organismes nationaux comme la CNIL, écrivit à Satya Nadella, le CEO de Mircrosoft pour lui faire part de ses inquiétudes sur les paramètres par défaut d’installation de Windows, et du manque de contrôle supposé des utilisateurs sur le traitement de leurs données.

En France, La CNIL exigea des changements en juillet 2016.

C’est pourquoi Microsoft a présenté en janvier 2017 un nouveau tableau de bord centralisant toutes les options de confidentialité d’un compte Microsoft, et annoncé une série d’améliorations de la confidentialité dans la future version de Windows, attendue au printemps 2017 : Windows 10 Creators (Creators Update), notamment ses options à l’installation.

Malgré cela, le G29 serait toujours inquiet des options de confidentialité de Windows 10, affirme Reuters.

Tout en reconnaissant la volonté de coopération de Microsoft, les mesures annoncées seraient insuffisantes, car Microsoft utilise les données de l’utilisateur à des fins très différentes, comme la télémétrie, l’intelligence artificielle (Cortana) ou la publicité.

Le G29 souhaite donc que Microsoft explique clairement à l’utilisateur quel type de données est traité dans quel but. Sans ces précisions, le consentement de l’utilisateur n’est pas informé, et donc invalide.

On notera que paradoxalement, Microsoft est probablement l’entreprise qui a le plus œuvré pour l’évolution des réglementations sur les données personnelles et la vie privée au profit du citoyen. C’est ainsi qu’elle a poursuivi en justice à quatre reprises le gouvernement des États-Unis, et obtenu qu’un mandat de perquisition de données hors des États-Unis requiert une autorisation préalable des autorités judiciaires du pays étranger.

Avant les autres, l’entreprise de Redmond a compris, avec le lancement de Cortana d’abord sur Windows Phone puis sous Windows 10, que pour maximiser l’utilité d’un assistant virtuel, il fallait lui donner accès à une large palette d’informations. Ce qui n’est pas sans risque pour la vie privée.

Une idée reprise, ou en train d’être reprise par tous les ténors du numérique, d’Apple à Google, alors que l’intelligence artificielle est perçue comme la nouvelle vague de croissance, après celle des appareils mobiles.