Microsoft, Google et des annonceurs publicitaires majeurs coordonnent leurs projets de blocage de publicité

Les plus gros acteurs de la publicité en ligne se préparent à bloquer les pires publicités, si l’on en croit AdvertisingAge.

Les navigateurs Web comme Microsoft Edge et Google Chrome intégreraient en standard des outils de blocage des publicités les moins tolérées par les internautes, comme les publicités vidéos avec son qui démarrent toutes seules, les publicités qui apparaissent dans une nouvelle fenêtre, ou celles qui utilisent des animations perturbantes, comme les flashs et les changements de couleur.

Le terme ‘technologie’ est préféré à celui de bloqueur de publicité, mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

À première vue, une discussion sur une technologie de blocage de publicité par les membres de la Coalition for Better Ads, regroupant les distributeurs Google et Microsoft, les annonceurs comme Unilever ou Procter & Gamble, les agences de publicité comme GroupM, les vendeurs d’espaces publicitaires comme Facebook, ainsi que les organisations professionnelles, semble paradoxale.

En fait, de très nombreux internautes utilisent des bloqueurs de publicité qui bloquent toutes les publicités numériques, ou presque. D’après la coalition, c’est parce que certains types de publicité sont tellement gênants quand on essaie de lire un article ou de profiter du Web, que bien des internautes finissent par avoir recours à de tels modules.

Ces internautes, qui peuvent également configurer eux-mêmes leur liste blanche, oublient souvent que la publicité est en général le revenu principal, voire unique, des sites qu’ils visitent.

Parfois, une liste blanche de publicités non gênantes est activée en standard par les bloqueurs de publicité. Les annonceurs et les distributeurs doivent payer des sommes aux éditeurs de bloqueurs de publicité pour faire partie de la liste blanche par défaut.

On n’est pas loin de l’extorsion pure et simple par ceux qui contrôlent les bloqueurs de publicité. Un modèle d’affaires éthiquement discutable, peut-être même contestable devant les tribunaux, mais très lucratif.

L’idée de la coalition est donc de bloquer les publicités les plus gênantes, afin de dissuader les internautes d’installer leurs propres bloqueurs de publicité. La coalition a payé plus de 25 000 internautes pour noter 104 expériences publicitaires sur ordinateurs comme sur appareils mobiles, afin de connaitre les plus gênantes.

Un organe de contrôle vérifierait le bon fonctionnement du système.

Des questions restent en suspens, comme la façon dont on pourrait bloquer les publicités nauséabondes qui contournent les règles tout en respectant un ‘bon’ format publicitaire.

Une solution pourrait toutefois être choisie dans les prochaines semaines.