Uber tente de se refaire une virginité

Le numéro un mondial des courses en voiture tente désespérément de changer d’image, et de se présenter comme Uber 2.0.

Le trublion des transports, toujours la start-up à la valorisation la plus élevée du monde, malgré des pertes cumulées colossales, n’a cessé de se faire remarquer ses dernières années pour son mépris total pour les lois et les régulations du transport, sa culture d’entreprise toxique, son sexisme, les harcèlements sexuels, le non-respect de la vie privée de ses clients, la maltraitance de ses chauffeurs, les excès de sa direction, la duperie des autorités, et peut être le vol de propriété intellectuelle.

En février 2017, suite aux allégations de Susan Fowler, sur la discrimination, le harcèlement sexuel et les représailles qu’elle avait subie lorsqu’elle était employée par Uber, et le non-respect systématique des politiques d’entreprise, la start-up n’avait eu d’autre choix que d’accepter de se soumettre à un audit externe, dirigé par Eric Holder, un ancien avocat des États-Unis.

Ce dernier vient de rendre son rapport, qui ne sera pas divulgué, car cela pourrait porter atteinte à de nombreux cadres fautifs.

Uber, en revanche, communique sur les recommandations, dont voici une sélection

  • Changement de direction. De nombreuses responsabilités de Travis Kalanick, le CEO, doivent être partagées, ou transférées à d’autres dirigeants, notamment le futur directeur opérationnel. Kalanick a depuis annoncé qu’il prenait un congé sans solde à durée indéterminée, afin de faire le deuil de sa mère, morte tragiquement il y a quelques semaines ;
  • Le directeur opérationnel dirigera la société au jour le jour, devra être sensible à la diversité des salariés, leur inclusion, et savoir améliorer une culture d’entreprise ;
  • Les dirigeants doivent être tenus responsables de leur travail dans le cadre d’évaluation des performances ;
  • Le conseil d’administration doit accueillir plus d’administrateurs indépendants, un président indépendant, créer un comité de surveillance et utiliser les compensations pour tenir les dirigeants responsables de leurs actions ;
  • Le comité d’audit interne doit être amélioré avec la création d’une structure avec un auditeur, un ombudsman, afin que tout employé puisse faire connaître ses griefs au comité d’audit sans avoir à passer par la direction ou le CEO ;
  • Les ressources humaines doivent améliorer le processus de réclamation, définir des protocoles et des directives générales claires ;
  • Un comité de diversité doit être créé, la diversité doit être promue et un rapport annuel sur la diversité publié.
  • Les relations romantiques ou intimes entre deux personnes d’une même chaîne de commande doivent être interdites ;
  • Uber doit créer et faire respecter des directives générales sur la consommation d’alcool, les substances réglementées ;
  • Uber doit s’intéresser aux raisons qui motivent le départ des employées et tenter de juguler le phénomène ;
  • Uber doit revoir sa politique de compensation pour s’assurer qu’elle respecte les lois sur l’égalité de traitement, et qu’elle se base bien sur des critères d’affaire.

De son côté, Fowler n’y croit pas :