Europol et le FBI neutralisent AlphaBay et Hansa, deux des plus grands marchés illicites du DarkWeb

Europol, le Federal Bureau of Investigation (FBI), la US Drug Enforcement Agency (DEA) et la Police Nationale Hollandaise (Korps Nationale Politie) ont pris le contrôle et démantelé les infrastructures de deux acteurs criminels majeurs du Dark Web, neutralisant ainsi la vente de plus de 350 000 produits illégaux, notamment des armes à feu, des logiciels malveillants et des drogues.

AlphaBay, cachée sur le réseau d’anonymisation Tor, contrôlait le plus grand marché criminel du Dark Web, la partie cachée d’Internet, uniquement accessible avec des logiciels spéciaux. L’organisation comptait 200 000 clients pour 40 000 vendeurs, et référençait 250 000 drogues illégales et produits chimiques toxiques, ainsi que 100 000 documents volés ou frauduleux d’identification, d’appareils d’accès, de produits contrefaits, de logiciels malveillants, de logiciels de piratage et d’armes à feu.

Au total, depuis sa création en 2014, AlphaBay aurait brassé près d’un milliard d’euros en bitcoins et autres crypto-monnaies.

Hansa était la troisième place de marché illégal du Dark Web, sur laquelle s’échangeait la même palette de produits et services illégaux.

Le European Cybercrime Centre (EC3) d’Europol, avec l’aide de Bitdefender, ont transmis une piste majeure qui a permis à la police nationale hollandaise d’enquêter sur Hansa, de localiser et de neutraliser ses infrastructures aux Pays-Bas, en Allemagne et en Lituanie, et d’arrêter ses deux administrateurs en Allemagne.

La police a pris le contrôle de Hansa le 20 juin 2017, et l’a fermé le 20 juillet après avoir collecté les adresses de 10 000 acheteurs.

Pendant ce temps, le FBI et le DEA, dans le cadre de l’opération Bayonet, ont identifié le créateur et l’administrateur d’AlphaBay, un citoyen canadien menant une vie luxueuse en Thaïlande. Le suspect a été arrêté le 5 juillet 2017, des millions de dollars de fonds ont été saisis, ainsi que des serveurs au Canada et aux Pays-Bas.

En plus des informations fournies aux autorités hollandaises, Europol les a assistées de ses expertises en cybercriminalité et en trafic de drogues. Europol a également créé début juillet un poste de commande regroupant les représentants du FBI, du DEA, et du Department of Justice. Europol a mis à leur disposition des canaux sécurisés de communication pour faciliter les échanges d’informations entre tous les partenaires.

Il s’agirait d’une des plus grosses opérations contre le milieu criminel. Grâce au suivi, à leur insu, pendant un mois des acteurs de transactions illégales, les autorités pensent pouvoir affaiblir durablement les organisations criminelles.