La ‘monnaie’ virtuelle Bitcoin se sépare en deux

Bitcoin est toujours la ‘monnaie’ virtuelle la plus utilisée, bien qu’Ether connaissance une croissance très rapide.

Elle est particulièrement appréciée par une certaine clientèle pour son anonymat, et par d’autres comme outil de spéculation financière.

Le 27 juillet 2017, le chinois BTC-e a écopé d’une amende de 110 millions de dollars de FinCEN pour être en contravention avec la législation américaine anti blanchiment d’argent, et avoir facilité aux États-Unis les rançongiciels, les ventes illégales de drogues, et les autres activités illicites.

Bitcoin, créée en 2008, c’est d’abord du code source ouvert, qui définit une chaîne de blocs, base de données décentralisée regroupant toutes les transactions, un portefeuille virtuel, et des outils de minage, i.e. l’assemblage de transactions diffusées en nouveaux blocs (étendant la chaîne de blocs), qui sont acceptés après une ‘preuve de travail’ complexe et intensive en calculs, pour lesquels les mineurs sont rémunérés en bitcoins.

Avec le temps, la taille du bloc, d’un mégaoctet, est devenue un désavantage pour les utilisateurs, avec des temps de plus en plus long de confirmation de transactions, et un avantage pour les mineurs et les échanges, qui en ont profité pour augmenter leurs commissions. L’augmentation de la taille du bloc est un objet de contention depuis 2015.

Comme tout code informatique, bitcoin évolue. Toutefois, les changements doivent recevoir l’assentiment de la communauté.

Ce n’a pas été le cas, pour la première fois, avec la proposition Segwit2x, dont les principales mesures seraient d’enlever les signatures des blocs (segregated witness) et de faire passer la taille d’un bloc d’un à deux mégaoctets (2x), afin de pouvoir stocker plus de transactions.

Les opposants estiment que ce changement comporte de nombreux risques, y compris sécuritaires. Ils proposent au contraire d’alléger la congestion dont souffre la monnaie en plaçant une partie des données hors de la chaîne de blocs, d’augmenter la taille des blocs à 8 mégaoctets, et d’introduire un nouveau moyen de signer les transactions qui serait plus sûr.

Ce qui affaiblirait la position des mineurs, mais est avantageux pour les clients : transactions en secondes, confirmations en minutes, fiabilité du réseau, faible coût de transaction, et sécurité la plus avancée.

Malgré l’absence de consensus, les supporters de la proposition ont décidé de l’implémenter.

Depuis hier à minuit, SegWit2x est la souche principale de bitcoin (BTC), et ceux qui s’y opposent forment bitcoin cash (BCC ou BCH).

La plupart des opérateurs accepteront de changer les bitcoins en valeur équivalente en bitcoin cash.

Actuellement, la valeur d’un BTC est d’environ 2 282 €, et celle d’un BCC est d’environ 409 €.

Le futur de la nouvelle cryptomonnaie est incertain, puisque, actuellement, seulement deux échanges, Bitfinex et Kraken, l’acceptent aussi bien en référencement que pour les transactions.

Toutefois, la nouvelle monnaie a quand même été capitalisée à hauteur de 6,1 milliards d’euros, contre 37 milliards pour BTC.