Siège de Broadcom à San Jose en Californie. Photo: Coolcaesar
Siège de Broadcom à San Jose en Californie. Photo: Coolcaesar

Broadcom serait sur le point de lancer une OPA non sollicitée de 100 milliards sur Qualcomm

Bloomberg et The Wall Street Journal croient savoir que Broadcom serait sur le point de lancer une offre publique d’achat non sollicitée sur Qualcomm, de 70 dollars par action, soit 100 milliards de dollars au total (86 milliards d’euros).

Ni Broadcom, ni Qualcomm, n’ont souhaité s’exprimer.

Si l’information se vérifiait, ce serait la plus grosse acquisition de l’histoire du secteur de l’industrie du semi-conducteur, devant l’acquisition de Broadcom par Avago Technologies en 2016 pour 37 milliards de dollars.

Fondée en 1991, Broadcom est une spécialiste des puces de communication. Cotée au Nasdaq, sa capitalisation boursière est d’environ 34 milliards de dollars (31 milliards d’euros). Son chiffre d’affaires s’élevait à 13,2 milliards de dollars durant son exercice fiscal 2016.

D’après l’entreprise, 99,98 % du trafic Internet passerait par au moins une de ses puces.

L’entreprise n’a toutefois pas réussi sur le marché des puces de communication pour téléphone mobile, un secteur toujours dominé par Qualcomm.

Ce marché a, pendant des années, apporté croissance et énormes profits à Qualcomm.

Toutefois, la situation s’est inversée ces deux dernières années, avec des actions en justice et des accusations d’abus de position dominante dans de nombreux pays clés, y compris les États-Unis, la Chine, Corée du Sud et Taïwan, à cause de la façon dont elle vend ses licences de brevets.

Son plus gros client, Apple, a lancé les hostilités juridiques au début de l’année, ne paie plus ses redevances, et essaierait de remplacer complètement les modems 4G de Qualcomm par des puces de Intel et de Mediatek. Depuis, c’est la guerre entre les deux groupes, Qualcomm contre-attaquant Apple en justice et tentant de faire interdire l’importation des produits Apple aux États-Unis.

Qualcomm a également bien du mal à conclure son acquisition de NXP pour 47 milliards de dollars, lancée en octobre 2016 : la transaction n’a toujours pas reçu l’aval de l’Union européenne, et elle est contestée par une partie de ses investisseurs.

C’est pourquoi le cours de son action languissait à environ 56 dollars avant les rumeurs, contre 81 dollars en 2014.

Broadcom, également un fournisseur majeur de puces pour l’iPhone, cherchera sans doute à trouver un accord amiable avec Apple.

Toutefois, il est probable que l’acquisition de Qualcomm par Broadcom se heurte aux régulateurs : l’entreprise deviendrait le troisième fabricant de puces derrière Intel et Samsung Electronics, et contrôlerait une bonne partie des marchés des puces de communication 4G et Wi-Fi.