La Bundesnetzagentur (Agence fédérale des réseaux), régulateur économique de l’énergie, de la poste, du rail et des télécommunications en Allemagne, a interdit les montres enfants permettant d’espionner les conversations.
À l’aide d’une application, les parents de l’enfant peuvent écouter, sans que cela soit apparent, l’entourage de l’enfant.
Cette écoute est illégale.
D’après l’enquête de la Bundesnetzagentur, certains parents se servent ainsi de la montre intelligente de leur enfant pour espionner ses professeurs.
Le marché de ce type de montre, qui inclut une carte SIM, et qui vise les enfants entre 5 et 12 ans, serait bien développé en Allemagne. La fonction d’espionnage est souvent appelée Baby phone ou Fonction de surveillance.
Le propriétaire de l’application, en général un parent, peut faire commander la montre afin qu’elle appelle un numéro de téléphone, sans qu’aucune indication ne montre à l’enfant ou à son entourage qu’un appel est en cours, et que quelqu’un écoute leur conversation.
De cette façon, le propriétaire peut écouter l’enfant et les gens proches de lui sans qu’ils s’en rendent compte, ce qui est illégal en Allemagne (article 90 de la loi sur les télécommunications).
Cette interdiction vaut aussi bien pour les fabricants, les vendeurs, et les acheteurs de ces montres, qui doivent les détruire et pouvoir prouver qu’ils les ont détruites.
La Bundesnetzagentur invite le personnel des écoles à porter une attention toute particulière sur ce genre de montres.
D’autres pays comme la Norvège et le Royaume-Uni s’interrogent sur la sécurité et la confidentialité des montres pour enfant, et plus généralement des gadgets IoT pour enfants, comme des poupées ou des peluches.
En France, il est interdit d’écouter sans consentement, sauf si les écoutes ont été autorisées par un juge d’instruction, un magistrat ou le Premier ministre.
Il ne semble pas pour autant que le commerce ou la possession de montres espions soient interdits pour autant : les offres sont nombreuses sur Amazon.