Dans une tribune au « Monde » publiée mercredi, neuf PDG d’agences de presse ont lancé un appel pour que les géants de l’Internet reversent une part plus importante de leurs recettes aux médias qui leur fournissent du contenu.
Alors que la plupart des consommateurs, qui consultent les nouvelles sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, ont perdu l’habitude de payer ce qu’ils considèrent comme un droit acquis, ils rappellent qu’« En matière d’information la gratuité est un mythe. »
« A un bout de la chaîne, remplir la mission d’informer le public coûte beaucoup d’argent. Et à l’autre, le consommateur de cette information vaut de l’or pour qui valorise cette audience par des recettes publicitaires. Entre les deux, certains ont gagné. Et d’autres, beaucoup perdu.
Ni Facebook, ni Google n’ont de salle de rédaction, de réseau national ou international de production et de collecte de l’information. »
Pendant que les géants de l’Internet dégagent des profits toujours plus élevés, profitant notamment gratuitement des contenus des autres, les revenus publicitaires de la presse ont diminué de 9 % l’an dernier.
Or la presse n’a jamais obtenu que des broutilles de Google et Facebook, le duopole mondial de la publicité numérique.
Ils militent donc pour l’instauration d’un « droit voisin » pour les éditeurs de presse, proposé par la Commission européenne, en complément du droit d’auteur, et qui permettrait de corriger partiellement le déséquilibre avec Google et Facebook.
Cette proposition serait menacée par des députés européens, qui pensent que cela pourrait mettre en danger l’information gratuite sur Internet. Mais les agences de presse insistent que les utilisateurs ne seraient pas touchés.
Seuls ceux qui empochent de façon disproportionnée les revenus publicitaires auront à en partager une portion plus grande avec ceux qui produisent vraiment l’information.
Les neuf agences de presse signataires sont : AFP (France), ANP (Pays-Bas), Ansa (Italie), APA (Autriche), Belga (Belgique), DPA (Allemagne), ELE (Espagne), Press Association (Royaume-Uni), et TT (Suède).