Safran aurait caché au FBI l’origine partiellement russe de son système de reconnaissance d’empreintes digitales

Deux lanceurs d’alarmes français, Philippe Desbois et Georges Hala, accusent le groupe Safran d’avoir volontairement caché aux autorités américaines que leur logiciel de reconnaissance d’empreintes digitales contenait en partie du code source d’origine russe, de l’entreprise Papillon.

Ce système fut développé par Sagem Sécurité, une filiale de Safran, plus tard renommée Morpho, puis Safran Identity & Security, puis Idemia, suite à sa vente cette année au groupe américain de capital-investissement Advent International.

L’origine partiellement russe du code source aurait pu remettre en cause la sélection du système français lors de l’appel d’offres du FBI et d’autres forces de l’ordre américaines. Aujourd’hui, ce système d’authentification biométrique est utilisé par près de 20 000 employés de ces agences fédérales.

En 2009, Sagem Sécurité remportait l’appel d’offres, devant les offres concurrentes, notamment d’entreprises américaines.

Si les accusations étaient retenues, les deux Français pourraient gagner un pourcentage du milliard de dollars qu’ils accusent Safran d’avoir escroqué aux autorités américaines.

Ils n’ont pas convaincu ces dernières jusqu’à présent.

Le FBI affirme examiner minutieusement tout code avant de sélectionner un système.

Un juge fédéral a rendu cette année une fin de non-recevoir à l’action en justice lancée par Desbois, estimant qu’elle manquait de détails, par exemple sur quand et comment des demandes frauduleuses de paiements auraient été envoyées au gouvernement.

Le juge notait également que toute fausse déclaration aurait été soumise par la filiale, qui n’a pas été désignée comme défenderesse dans l’action en justice, et non par les maisons mères, qui pourraient ne pas être reconnues légalement responsables.

L’action en justice est en appel.

Papillon refuse de discuter de l’éventuel accord de 2008 avec Sagem Sécurité, qui aurait donné le droit à cette dernière d’intégrer son code et de le présenter comme le sien, moyennant 3,8 millions d’euros, parce qu’elle ne peut ni confirmer, ni nier.

Elle assume en revanche parfaitement ses relations avec les autorités russes, et rejette toute mise en cause de son indépendance. Sa motivation est le profit, et elle travaille avec les autorités de nombreux pays.

Son code ne contiendrait aucune vulnérabilité, ni aucune porte dérobée.