Coupe de feuilles de métal pour l'agrandissement du data centre de Reno, Nevada. Photo: Apple
Coupe de feuilles de métal pour l'agrandissement du data centre de Reno, Nevada. Photo: Apple

Les projets d’Apple aux États-Unis

Apple a dévoilé mercredi ses projets pour les États-Unis.

Si l’entreprise est l’une des plus populaires, avec la première capitalisation boursière de la planète, il lui est régulièrement reproché aux États-Unis d’exporter la quasi-totalité des emplois de production en Chine, et dans le monde ses fraudes ou optimisations fiscales.

Comme de nombreuses des grandes multinationales américaines, Apple a conservé la plupart de ses bénéfices offshore, afin de ne pas s’acquitter des taxes de rapatriement aux États-Unis.

Fin décembre 2017, le Congrès adoptait une nouvelle loi fiscale, le plus grand cadeau aux entreprises américaines depuis des décennies, avec un taux d’imposition marginal sur les sociétés passant de 35 % à 21 %, et des taxes sur les profits étrangers passant de 35 % à une imposition une unique fois de 15,5 %.

Apple avait alors annoncé rapatrier une partie de ses liquidités.

Hier, l’entreprise indiquait finalement son intention de rapatrier la quasi-totalité de ses liquidités off shore, soit plus de 250 milliards de dollars (204 milliards d’euros), aux États-Unis. Un montant extraordinaire à plus d’un titre, équivalant à presque un tiers de sa capitalisation boursière. Le montant de 38 milliards de dollars (31 milliards d’euros) en taxe de rapatriement sera en conséquence également record.

La décision est présentée comme patriotique, et une contribution d’Apple à l’économie américaine, qu’Apple estime à 350 milliards de dollars (285 milliards d’euros) sur les cinq prochaines années.

Durant cette période, Apple prévoit des dépenses d’investissement dans son pays natal de 30 milliards de dollars (24 milliards d’euros), qui serviront à construire un deuxième campus pour héberger son support technique et de  nouveaux centres de traitement de données.

L’Advanced Manufacturing Fund annoncé au printemps dernier pour soutenir ses sous-traitants américaines, verra sa dotation passer de 1 à 5 milliards de dollars.

Au total, Apple, qui emploie 84 000 personnes aux États-Unis, vise 20 000 embauches supplémentaires aux États-Unis sur cette période.

La grande majorité de ses 120 000 employés dans le monde entier, de niveau inférieur à l’échelon directeur, recevra dans les prochains mois un bonus de 2 500 dollars (2035 euros) en actions spéciales nouvellement émises.

De nombreuses entreprises américaines ont célébré la nouvelle loi fiscale avec un bonus exceptionnel aux employés.

Pour les officiels de l’Union européenne, ces plans ne changent rien aux 13 milliards d’euros qu’ils exigent en arriérés d’impôts. L’Irlande, qui est poursuivie en justice par la Commission européenne pour ne pas l’avoir fait avant, va commencer à collecter la somme à partir du deuxième trimestre.

Si Apple perdait son appel contre la décision antitrust, elle obtiendra probablement un crédit d’impôts aux États-Unis.