Un chauffeur Uber avec son client
Un chauffeur Uber avec son client

Uber jette l’éponge en Asie du Sud-Est

L’entreprise de taxis et de VTC Uber va vendre ses opérations en Asie du Sud-Est, y compris le service de livraison de nourriture à domicile UberEats, au leader local: Grab.

En échange, le groupe américain va recevoir 27,5 % des parts de Grab, et son CEO aura un siège au conseil d’administration de cette dernière.

La valeur de la jeune pousse Grab étant estimée à 6 milliards de dollars, Uber recevra une contrepartie d’environ 1,65 milliard de dollars en actions.

 

L’accord n’est pas une surprise, puisque SoftBank, qui a pris une participation dans Uber en janvier, était actionnaire de Grab.

Il est considéré comme une victoire pour Grab, mais pourrait bien en être une pour Uber.

En échange d’opérations qui n’ont cessé de perdre des centaines et des centaines de millions de dollars, Uber obtient presque un tiers des actions d’une entreprise bien plus saine.

C’est même peut-être la seule façon que Uber a trouvée de gagner de l’argent.

Uber avait conclu un accord similaire avec Didi Chuxing pour se retirer de Chine en 2016, recevant 20 % des parts post-fusion de l’entreprise chinoise, en échange d’opérations qui avaient perdu plus de deux milliards de dollars en quelques années.

Puis avec Yandex NV en Russie en juillet 2017, Uber se retirant du pays moyennant 36,6 % du capital de la nouvelle entreprise regroupant ses opérations locales à celles de Yandex.

Ces ventes à répétition permettent à Uber de ralentir l’hémorragie de dollars d’une licorne habituée à perdre des milliards de dollars chaque année, condition nécessaire pour ne pas effrayer les investisseurs potentiels d’une future introduction en Bourse.

Depuis sa création il y a neuf ans, Uber a perdu plus de 10,7 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros).

L’entreprise n’a pas grand-chose à montrer à ses actionnaires en retour, même aux États-Unis où l’entreprise perd du terrain face à son concurrent principal Lyft.