Mark Zuckerberg, CEO de Meta (Facebook) riant

Facebook: la croissance à tout prix

Il y a quelques heures, BuzzFeed a divulgué un mémorandum de juin 2016 d’Andrew « Boz » Bosworth, un vice-président de Facebook, actuellement en charge des matériels informatiques.

Dedans, il affirme que la mission de Facebook est de connecter les gens – à tout prix.

Même si les répercussions sont parfois négatives, comme des attaques terroristes coordonnées avec les outils du réseau social, ou des victimes qui meurent de harcèlements.

Comme la connexion de personnes est de facto bonne la plupart du temps, tout ce que Facebook entreprend pour la croissance est justifié : même les pratiques contestables d’importation de contacts, toutes les subtilités pour rendre la recherche d’amis plus facile. Tout le travail mené pour amener les communications. Tout le travail encore à faire en Chine.

Il affirme que les employés ne doivent pas se cacher la face : le succès de l’entreprise repose uniquement sur cette stratégie de croissance, et sur le nombre d’amis qu’une personne a sur Facebook. Ce n’est pas le meilleur produit qui gagne, c’est le produit le plus utilisé.

Bosworth fait partie du cercle restreint de Facebook. Il y est rentré en 2006.

Le mémo prouve que les dirigeants de l’entreprise étaient parfaitement au courant des risques sociaux comme physiques que le réseau social faisait courir à ses utilisateurs, alors même qu’en public, ils niaient ces risques.

Depuis la divulgation de ce mémorandum, son auteur, comme Mark Zuckerberg, le CEO, tentent de s’en distancer.

Mais le fait est là, et personne n’avait critiqué le mémo à l’époque. Et bizarrement, Bosworth a effacé le mémorandum dès qu’il a été divulgué par la presse.

Ce qui frappe à nouveau, c’est à quel point l’entreprise méprise ses utilisateurs et leur droit à la vie privée. Dernière preuve : la réaction des employés de Facebook face à cette divulgation. Au lieu de discuter du fonds, ils s’émeuvent que l’un d’entre eux ait fuité ce mémorandum interne, et cherchent des moyens pour le démasquer.

Que les employés de Facebook n’apprécient pas qu’un document soit communiqué au grand public, est assez ironique.