Le numéro un du streaming musical, Spotify Technology SA, a procédé à une introduction en Bourse (IPO) atypique mardi, dite « direct listing » ou entrée directe, une option rarement choisie par les grandes entreprises établies de longue date.
L’entreprise n’a vendu aucune action, et il n’y a aucune période de blocage pour les initiés : le premier prix public de l’action est basé entièrement sur la quantité d’action que les actionnaires souhaitent vendre, et la demande pour ces actions. L’avantage de ce type d’IPO est son coût, estimé entre 2 et 3 fois inférieur à celui d’une IPO classique avec animateurs de marché, assureurs, etc.
L’action au symbole SPOT a débuté à 165,90 dollars au New York Stock Exchange, pour terminer la journée à 149,01 dollars.
Si la baisse de 10 % paraît décevante, il s’agit d’un cours supérieur de 13 % à celui des dernières transactions privées. Il confère une capitalisation boursière de 23,5 milliards de dollars à l’entreprise suédoise.
Une performance pour une entreprise qui n’a cessé, depuis sa création en 2008, de perdre de l’argent comme s’il en pleuvait.
En 2017, son chiffre d’affaires s’élevait à 4,09 milliards d’euros, un taux de croissance de 45 % sur les trois dernières années.
Ses pertes s’élevaient à 1,23 milliard d’euros, un taux de croissance de 132 % sur les trois dernières années. En d’autres termes, les pertes progressent presque trois fois plus vite que le chiffre d’affaires.
Spotify compte 159 millions d’utilisateurs actifs mensuels, dont 71 millions d’abonnés payants. Son premier concurrent est Apple Music avec environ 35 millions d’abonnés payants. Contrairement à Spotify, Apple Music n’offre pas d’abonnement gratuit financé par la publicité.
Anecdote amusante : le NYSE, pour fêter le nouveau venu, a cru bon de hisser le drapeau suisse, alors que Spotify est d’origine suédoise, avant de corriger son erreur.