De nombreuses adresses IP des nuages de Google et Amazon sont bloquées en Russie

Roskomnadzor, le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse de la Russie, a bloqué presque 800 000 adresses IP du service d’informatique en nuage AWS d’Amazon, et plus d’un million d’adresses IP de Google Cloud.

Ce blocage affecte des milliers d’entreprises, d’applications ou de sites web.

En cause, des représailles contre Telegram.

Telegram est une application mobile de messagerie chiffrée, qui assure la confidentialité des communications. Ce qui fait son succès auprès du public agace les pouvoirs publics, qui craignent une exploitation par des terroristes, ou, dans le cas de la Russie, par des opposants à Vladimir Poutine.

En 2017, l’entreprise a reçu une amende pour avoir refusé de déchiffrer certains messages.

Puis les autorités russes ont exigé que Telegram fournisse ses clés de chiffrement, ce que l’entreprise a également refusé. Pavel Durov, le fondateur de l’entreprise, a toujours affirmé que Telegram ne possédait pas les clés de chiffrement de ses utilisateurs, et qu’elle ne pouvait donc pas se plier aux ordres juridiques.

Une réponse qui ressemble à celle d’Apple au FBI, dans l’affaire de terrorisme de San Bernardino.

La semaine dernière, Telegram a perdu son appel devant la Cour suprême russe.

En 2016, la Russie a passé une loi qualifiant de crime administratif le refus de fournir des clés de chiffrement au FSB, l’un des services de renseignement du pays.

Pour protéger ses utilisateurs, Telegram a migré ses serveurs russes vers les nuages informatiques de Google et Amazon, d’où le blocus sur les adresses IP.

Malgré les menaces sur les fournisseurs de réseaux virtuels privés (VPN), il serait toujours possible pour les utilisateurs russes de se connecter à Telegram via un VPN.

200 millions de personnes, dont 9,5 millions en Russie, utilisent Telegram – y compris des officiels des relations média du Kremlin, qui ont dû changer de service.