Google ne renouvellerait pas son contrat pour le Project Maven

Project Maven est un projet militaire américain visant à améliorer le ciblage des attaques par drone à l’aide de l’intelligence artificielle, tout comme de déterminer des cibles potentielles. Google remporta l’appel d’offres.

Le projet causa la consternation parmi les employés de Google : des milliers d’entre eux signèrent une pétition demandant à Sundar Pichai, CEO de Google, d’abandonner tout projet lié aux armes et à la guerre.

D’abord parce que cela pourrait porter définitivement atteinte à son image, et sa capacité à recruter des talents.

Ensuite parce que « nous ne pouvons pas sous-traiter la responsabilité morale de nos technologies à des tiers. »

La direction ne bougeant pas, des employés démissionnèrent en mai. Ils furent soutenus par l’ICRAC, comité international pour le contrôle des robots militaires, qui compte dans ses membres des centaines d’universitaires, professeurs, chercheurs et entrepreneurs du monde entier.

Ces efforts n’auront finalement pas été vains : le site Gizmodo affirme que Diane Green, CEO de Google Cloud, aurait annoncé vendredi à ses employés, lors du rendez-vous hebdomadaire, que Google ne chercherait pas à renouveler le contrat pour Project Maven.

Elle aurait reconnu que la participation au projet se serait largement retournée contre l’entreprise, et pas uniquement en interne.

Les correspondances initiales montreraient que les dirigeants de Google étaient initialement fort enthousiastes pour le projet, parce qu’il ouvrirait la porte à de futurs nombreux projets lucratifs avec les militaires et les agences de renseignement.

D’après le New York Times, la direction de Google se doutait toutefois dès le début du risque de réaction violente. Le dirigeant en charge du projet, juste avant qu’il soit remporté par l’entreprise, aurait demandé à ses collègues comment communiquer.

Fei-Fei Li, en charge du laboratoire d’intelligence artificielle de l’université de Stanford et scientifique en chef pour l’intelligence artificielle de Google Cloud, aurait alors recommandé d’éviter à tout prix de mentionner l’intelligence artificielle.