Lundi, Elon Musk, CEO de Tesla, annonçait à ses employés qu’un feu avait démarré dans l’usine, sans plus de détail, mais en recommandant de rester alerte.
Puis dans un courriel interne, il affirme qu’un employé aurait mené des actions de sabotage étendues et préjudiciables. Il aurait notamment modifié le code source du système d’exploitation des équipements industriels, et envoyé des données sensibles à des tiers.
La motivation serait une promotion qui n’a pas été accordée.
Une enquête interne est lancée, et Musk n’exclut pas que l’employé ait travaillé de concert avec une organisation externe : *
« Comme vous le savez, il y a une longue liste d’organisations qui veulent que Tesla disparaisse. Cela inclut les vendeurs à découvert de Wall Street, qui ont perdu des milliards de dollars et risquent de perdre beaucoup plus. Ensuite, il y a les compagnies pétrolières et gazières, l’industrie la plus riche du monde – elles n’aiment pas l’idée que Tesla fait avancer les progrès de l’énergie solaire et des voitures électriques. La rumeur veut que ces entreprises ne soient pas super-sympas. Enfin, il y a la multitude de grands concurrents de constructeurs automobiles à essence et diesel. S’ils sont prêts à tricher pour les émissions de Co2, peut-être sont-ils prêts à tricher autrement ? »
Ces élucubrations ont bien peu de chance de s’avérer.
Musk reconnaît être paranoïaque. Il accuse systématiquement et immédiatement les autres quand quelque chose ne va pas.
En 2016, après l’explosion d’une fusée de SpaceX, une autre entreprise dont Musk est CEO et l’un des principaux actionnaires, une enquête pour sabotage fut immédiatement diligentée. Musk pensait que sa fusée avait été abattue par quelqu’un.
Après avoir causé un scandale chez le concurrent United Launch Alliance, SpaceX avait fini par conclure, après des mois, qu’il y avait un problème sur le réservoir d’oxygène du deuxième étage.
Pour expliquer les retards nombreux et répétés de la production du Model 3, Musk a d’abord accusé ses partenaires contractuels, qu’il a presque tous congédiés, sans que cela améliore en quoi que ce soit la situation.
Maintenant, le sabotage est une excuse toute trouvée pour ne pas atteindre les derniers quotas de production promis.
Alors que Tesla était censé montrer aux constructeurs automobiles comment produire des voitures, et produire 5 000 Model 3 par semaine dès l’an dernier, sur deux lignes de fabrication en 5 jours par semaine et deux équipes journalières, le fabricant de voitures électriques ambitionne désormais d’atteindre ce quota ce mois-ci avec trois lignes de production et trois équipes par jour, sept jours par semaine.
La troisième ligne de production a été installée dans une tente géante et fait la fierté de Musk: les équipements industriels ont été transportés par cargo aérien d’Europe, et la ligne de production installée en trois semaines avec « un minimum de ressources ».
* Traduction: Le Diligent. Le courriel circule largement sur la toile mais n’a pas été authentifié.
