KaiOS Technologies lève 22 millions de dollars de financement

La jeune pousse KaiOS Technologies Inc, qui développe un système d’exploitation éponyme pour les téléphones mobiles basiques, a conclu son tour A de financement, menée par Google, avec la levée de 22 millions de dollars (environ 19 millions d’euros) de financement.

La plateforme KaiOS est basée sur les standards du web : HTML5, JavaScript et CSS. C’est une bifurcation du projet Firefox OS de Mozilla, qui était conçu comme une alternative vraiment open-source à Android, pour ordiphones, tablettes et télévisions intelligentes.

Alors que Firefox OS a échoué, et a été abandonné en 2016, il a servi de base à plusieurs initiatives : B2G OS, un développement communautaire, H5OS d’Acadine Technologies, et KaiOS.

Le choix de ne pas s’attaquer frontalement à iOS ou Android a donc payé, en se concentrant sur les téléphones mobiles basiques.

Les téléphones mobiles basiques sont des téléphones premiers prix, les prédécesseurs des ordiphones. Ils sont surtout vendus dans les pays émergents comme l’Inde, avec des forfaits de données à petit prix. En 2017, il s’est vendu 500 millions de téléphones mobiles basiques et 1,6 milliard d’ordiphones.

KaiOS équiperait 40 millions de téléphones mobiles basiques.

L’avantage pour les fabricants est que la plupart des brevets de base de la téléphonie mobile sont expirés. L’avantage pour le client est de posséder un appareil simple à utiliser, avec une bonne autonomie de batterie et un prix bas.

Sébastien Codeville, CEO de KaiOS Technologies, affirme que ce financement va aider à accélérer le développement et la commercialisation de téléphones mobiles basiques.

La jeune pousse travaille avec des fabricants comme CL, HMD Global et Micromax. Elle est partenaire des opérateurs Reliance Jio, Sprint, AT & T et T-Mobile.

En échange de l’investissement, KaiOS va travailler avec Google pour rendre ses services disponibles sur la plateforme : Google Assistant, Google Maps, YouTube, Google Search.

Pour Google, l’intérêt est évident : habituer ces nouveaux consommateurs à utiliser ses services avant qu’ils ne passent, éventuellement à l’ordiphone, et peut-être même déjà rapporter des revenus publicitaires.

Le fait que de tels services puissent être offerts sur des téléphones mobiles basiques, compatibles avec la 4G et le WI-Fi, montre que la différence entre eux et les ordiphones premiers prix est de plus en plus ténue, voire entièrement artificielle.