Intel étend sa gamme de solutions programmables avec l’acquisition de eASIC

Si Intel est d’abord un fondeur de microprocesseur, l’entreprise a amorcé au cours des ans une diversification dans les solutions programmables, en particulier avec l’acquisition du fabricant de circuits logiques programmables (FPGA) Altera en juin 2015 pour 15,3 milliards d’euros.

Microprocesseurs, FPGA et ASIC sont trois compromis, chacun avec leurs avantages et leurs inconvénients.

Si un microprocesseur excelle à exécuter toutes sortes d’applications, ses performances ne sont pas optimisées pour des problèmes spécifiques. En outre, il n’est pas lui-même programmable : son jeu d’instruction reste figé.

C’est regrettable quand on découvre une nouvelle classe de vulnérabilités Meltdown et Spectre affectant presque tous les microprocesseurs modernes. Il faudra attendre de nouvelles puces corrigées avant de s’en débarrasser.

À l’autre bout, il y a les ASIC, des circuits intégrés spécifiques pour les applications du client. C’est une puce conçue sur mesure, imbattable pour remplir sa mission, au prix d’une absence totale de généralité ou d’adaptabilité, et des coûts de développement élevés. Elle est donc réservée à des productions de masse.

Au milieu, il y a les FPGA, qui sont des puces programmables. Elles sont presque aussi rapides que les ASICs pour des solutions spécifiques, mais peuvent être programmées pour être affectées à un autre domaine ou améliorer ses performances sur un domaine inchangé.

Microsoft exploite ainsi les FPGA Altera pour offrir un accélérateur d’intelligence artificielle sur Azure, nom de code Project Brainwave. Quand Microsoft améliore ses algorithmes, les FPGA sont mis à jour et les clients profitent immédiatement des meilleures performances.

Aujourd’hui, Intel annonce l’acquisition de eASIC, un spécialiste des ASIC structurés. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.

Un ASIC structuré est une technologie intermédiaire entre l’ASIC et le FPGA. Il offre des performances et une efficience énergétique plus proche de celles de l’ASIC à cellule standard, mais avec une durée de conception moindre, et une fraction des coûts non récurrents d’ingénierie associés aux ASICs.

Le siège de eASIC se trouve, comme celui de Intel, à Santa Clara en Californie. Fondée en 1999, eASIC est une entreprise de semi-conducteurs sans capacité de production propre, qui n’est pas cotée en Bourse.

Après la clôture de la transaction, attendue au troisième trimestre, eASIC rejoindra la division Programmable Solutions Group.

Dans un premier temps, elle va aider à répondre aux besoins des clients pour des puces hautes performances avec consommation électrique limitée, comme la 4G, la 5G, le réseau ou l’IoT.

Dans un deuxième temps, Intel envisage des applications où une puce eASIC sera fournie sur un même circuit électronique qu’un microprocesseur, grâce à sa propre technologie de pont EMIB, dont l’une des premières applications fut le lancement d’un processeur mobile avec une puce graphique Radeon Vega produite par AMD.