Tesla considère un retrait de la Bourse

Elon Musk, CEO de Tesla, a publié hier un tweet indiquant qu’il considérait le retrait de la Bourse de constructeur automobile à une valeur de 420 dollars par action. Le financement serait déjà obtenu:

Le cours de l’action, déjà en forte augmentation depuis la présentation des résultats du second trimestre, pourtant fort médiocres, en particulier des pertes records, puis de l’affirmation du Financial Times selon laquelle le fonds souverain de l’Arabie Saoudite aurait pris une participation de 3 à 5 % dans Tesla, a encore bondi de 11 % par suite de cette annonce, pour côtoyer le niveau historique de juin 2017.

On peut se demander pourquoi une entreprise, dont la direction vient de garantir que les deux prochains trimestres seront bénéficiaires, qui n’aura plus jamais de flux de trésorerie négative, qui n’a pas besoin d’une augmentation de capitale, qui va bientôt ouvrir une Gigafactory en Chine et une autre en Allemagne, et qui va bientôt atteindre un rythme de production de 10 000 Model 3 par semaine, ne souhaite pas rester cotée.

Pour Reuters, l’intérêt d’une telle déclaration est clair : maintenir un cours de l’action qui permettra au constructeur automobile de rembourser dans les prochains mois 2,3 milliards de dollars de dettes en actions, plutôt qu’en numéraire, ce qui nécessiterait forcément une augmentation de capital.

L’annonce pourrait d’ailleurs être légalement problématique, en violation directe des régulations de la SEC sur la façon de dévoiler des informations aux investisseurs.

Elle aurait dû être effectuée officiellement par Tesla, et non sur le compte Twitter privé d’Elon Musk. Ce dernier assure que le financement est garanti sans apporter de preuve.

Selon Pete Henning, professeur de droit spécialisé dans le droit boursier, il est interdit de publier des informations trompeuses qui pourraient mener les investisseurs à réagir. Et clairement, ils ont réagi.

Les actionnaires de Tesla pourraient poursuive Musk en justice pour manquement aux obligations fiduciaires, si le tweet est reconnu comme forçant la main au conseil d’administration.

Si la SEC conclut que le tweet a trompé les actionnaires, elle pourrait accuser Tesla d’être en violation des régulations anti-fraude.