La Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur américain des marchés financiers, poursuit en justice Elon Musk, CEO de Telsa, devant la Cour fédérale du district sud de New York, demandant un procès avec jury.
Elle l’accuse d’avoir fait des déclarations trompeuses le 7 août 2018, lorsqu’il a indiqué que, s’il souhaitait sortir Tesla de la Bourse, il pourrait racheter les actions à 420 dollars l’unité, une prime substantielle sur le cours d’alors, que le financement de cette opération financière était garanti, et qu’il ne manquait plus qu’un vote des actionnaires.
En réalité, Musk n’avait même pas discuté, et encore moins confirmé, les conditions clés d’une telle opération, y compris le prix, avec aucune source potentielle de financement.
Musk savait que ces déclarations étaient fausses et/ou trompeuses. Il savait qu’il n’avait jamais discuté une telle opération à 420 dollars l’action avec aucune source potentielle de financement, n’avait rien entrepris pour évaluer la possibilité que certains investisseurs actuels continuent de l’être quand elle n’est plus cotée en Bourse à l’aide d’un « fonds d’investissement à but spécial ». Il savait qu’il n’avait pas analysé ou trouvé une solution pour tous les points à résoudre, quand il a affirmé qu’il ne manquait plus que le vote des actionnaires.
La SEC note que Musk a tweeté ces déclarations pendant les heures d’ouverture de la Bourse, auprès de plus de 22 millions d’abonnés, des tweets visibles par toute personne avec un accès Internet. Il n’avait discuté de ces déclarations avec personne avant de les publier. Il n’avait pas informé le NASDAQ qu’il avait l’intention de faire une déclaration publique, comme l’exige une règle de la Bourse.
Comme c’est le cas de la plupart des poursuites de la SEC, celle-ci veut obtenir que Musk n’ait plus le droit de servir de cadre dirigeant ou de directeur d’une entreprise cotée en Bourse.
Tesla n’a pas encore publié de communiqué en réponse aux allégations.
Le cours de son action a chuté de 10 % après la clôture de la Bourse.
On notera que, sans doute pour des raisons de vitesse et d’efficacité, la SEC n’a même pas mentionné la possibilité que les déclarations d’Elon Musk aient eu pour but d’occasionner des pertes financières substantielles aux vendeurs à découvert de son action, les « shorts », qu’Elon Musk méprise par-dessus tout et accuse de tous les maux.