fix fakebook
fix fakebook

Facebook fait appel de son amende au Royaume-Uni

Facebook a attendu le dernier moment pour faire appel de la décision de l’autorité britannique en charge de la protection des données, l’Information Commissioner’s Office (ICO), qui lui avait imposé l’amende la plus lourde prévue par la législation d’alors, 500 000 livres britanniques (561 000 euros), pour son implication dans le scandale Cambridge Analytica.

L’entreprise américaine affirme que, puisque l’ICO n’a pas démontré que les données personnelles d’utilisateurs britanniques ont été partagées de façon inappropriée, l’amende est injustifiée.

L’enquête de l’ICO a montré que les données personnelles de 1,1 million de citoyens britanniques ont été exposées, et que l’incapacité de Facebook à effectuer les contrôles nécessaires sur les applications et les développeurs constituait une violation sérieuse du droit.

Un tribunal indépendant, nommé General Regulatory Chamber, va statuer sur la réclamation de Facebook.

Si la décision était en sa défaveur, l’entreprise américaine aurait encore la possibilité de faire appel devant la Cour d’appel.

 

La décision de Facebook stupéfait.

Le montant de l’amende est ridicule par rapport aux bénéfices du réseau social, et ridicule par rapport à ce que Facebook aurait encouru si les faits s’étaient produits alors que le nouveau Règlement sur la protection des données personnelles de l’Union Européenne s’appliquait.

L’image de marque de Facebook est très mauvaise en ce moment. Il est fait pression pour que Mark Zuckerberg démissionne de sa position de président, tout comme pour la démission de Sheryl Sandberg, COO.

Dernier scandale en date : Facebook a passé un contrat avec l’agence de relation publique Definers, avec pour mission de dénigrer les concurrents, et de salir la réputation du milliardaire Georges Soros, qui a affirmé en janvier 2018 que Facebook était une menace pour la société.

Et Mark Zuckerberg a refusé l‘opportunité de se présenter devant les députés anglais.

En relançant le débat sur l’affaire, Facebook la remet sur le devant de la scène, au moment où l’opinion passait à autre chose.

Il s’agit d’un pari très risqué, dont la seule issue positive pour Facebook serait d’empêcher les conclusions de l’ICO de devenir la base de réclamations d’autres régulateurs.

La contestation est également dangereuse pour Elisabeth Denham, en charge de l’ICO. Comme elle a pris la décision inhabituelle de rendre public ses conclusions, une victoire de Facebook diminuerait considérablement l’autorité du régulateur.