Facebook paie des adolescents pour les espionner

Maj: Apple bannit l’application Facebook Reseach de l’App Store avant que Facebook ne puisse la retirer, citant une violation claire de l’accord.

Apple a également désactivé la possibilité pour Facebook de faire tourner ses applications internes sous iOS, ce qui positionne Facebook dans une situation critique: ses bêtas, ses applications internes de menus de cafétéria ou de transport, plus rien ne marche. Apple réagirait ainsi à l’exploitation de cette possibilité pour distribuer l’application d’espionnage des adolescents avec « une application de recherche.

 

Techcrunch affirme que Facebook a secrètement payé des personnes pour installer un réseau virtuel privé (VPN) « de recherche » qui lui permet de collecter toutes les activités de leur téléphone et toutes leurs activités sur le web, afin d’obtenir des données sur ses compétiteurs.

Exactement comme avec son application Onavo Protect, qui avait été interdite en juin dernier par Apple, et supprimée de l’App Store en août.

Une application rachetée en 2013 pour identifier les compétiteurs à venir, puis les racheter ou les copier.

Facebook contourne l’App Store en offrant des récompenses financières aux adolescents et aux adultes qui téléchargent ses applications « de recherche ». Et qui donnent un accès root, c’est-à-dire l’accès le plus élevé, à l’appareil mobile, en installant un certificat de sécurité root, ce qui est, selon toute vraisemblance, en totale violation des lignes directrices d’Apple.

Depuis 2016, Facebook paie les utilisateurs âgés de 13 à 35 ans jusqu’à 20 dollars par mois, plus des primes de cooptation, pour vendre leur vie privée en installant ses « applications de recherche ».

Le pire est que, comme d’habitude avec le réseau social, la plupart de ces utilisateurs ne comprennent pas ce qu’ils vendent.

D’après un expert en cybersécurité, Facebook peut potentiellement collecter en continu les informations suivantes : les messages privés dans les applications sociales, les bavardages dans les messageries instantanées, y compris les photos et les vidéos envoyées à des tiers, les courriels, les recherches sur le web, l’activité sur la toile, et même la géolocalisation.

Hypocrisie suprême de l’entreprise – on n’en attendait pas moins d’elle – pour donner suite à l’article de Techcrunch, Facebook a décidé de retirer l’application de l’App Store d’Apple, mais pas du Google Play, qui ne doit pas posséder la même ligne directrice.

Facebook rétorque que le projet n’est pas secret, et que pour les adolescents, les parents ont dû signer un formulaire de consentement.

Mais l’on peut être sûr que la plupart des parents qui l’ont signé, comprenaient encore moins que leurs enfants ce à quoi ils s’engageaient, d’autant plus que l’application est présentée comme une application de recherche (Facebook Research).

C’est sans doute ce qu’entend Techcrunch par « secrètement » : si l’application avait été présentée pour ce qu’elle était, c’est-à-dire une application de pillage de la vie privée de l’utilisateur, combien de magasins virtuels, d’utilisateurs et de parents l’auraient-ils acceptée ?