La Securites and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, a demandé à un juge fédéral de déclarer Elon Musk, CEO de Tesla, coupable d’outrage au tribunal.
Lundi, la SEC a accusé Musk de ne pas avoir respecté l’accord conclu avec elle fin septembre 2018. Le cours de l’action de Tesla a perdu 3 % suite à cette accusation.
Cet accord fut obtenu après qu’Elon Musk fut accusé d’avoir trompé les investisseurs avec ses tweets en août 2018, en affirmant qu’il considérait sortir Tesla de la Bourse à 420 dollars l’action et que le financement de l’opération était garanti.
En particulier, une clause de l’accord, qui fut approuvé par la Cour le 16 octobre 2018, stipulait que Musk devait se conformer à de nouvelles procédures à implémenter par Tesla consistant à approuver toutes ses communications écrites, y compris les tweets, contenant des informations susceptibles d’informer ses actionnaires.
Or le 19 février, Musk a twetté :
Tesla made 0 cars in 2011, but will make around 500k in 2019
— Elon Musk (@elonmusk) February 20, 2019
D’ailleurs, le DG de Tesla s’est cru obligé de se remprendre lui-même quelques heures après:
Meant to say annualized production rate at end of 2019 probably around 500k, ie 10k cars/week. Deliveries for year still estimated to be about 400k.
— Elon Musk (@elonmusk) February 20, 2019
D’après la SEC, Musk n’aurait ni cherché à faire approuver le tweet, ni reçu d’approbation pour sa publication, alors qu’il serait inexacte et qu’il a été disséminé auprès d’au moins 24 millions de personnes.
Musk, qui ne peut jamais s’empêcher de fanfaronner, ce qui lui a déjà coûté une amende de 20 millions de dollars et son titre de président de Tesla, et qui a déjà publiquement affirmé à la télévision qu’il n’avait aucun respect pour la SEC, accuse cette dernière de s’être trompée :
SEC forgot to read Tesla earnings transcript, which clearly states 350k to 500k. How embarrassing … ?
— Elon Musk (@elonmusk) February 26, 2019
Il risque pourtant gros : sans doute son poste de CEO de Tesla.
Cette affaire intervient alors que de nombreux investisseurs s’attendent à un premier trimestre catastrophique du constructeur de voitures électriques, avec des ventes en chute libre aux États-Unis, et nettement inférieures aux prévisions en Europe et en Chine.
Au quatrième trimestre déjà, il aura fallu de nombreux tours de passe-passe comptable du directeur financier, qui a démissionné, pour que Tesla publie un résultat d’exploitation, hors crédits écologiques, d’une cinquantaine de millions de dollars.
Le nouveau directeur juridique de Tesla, Dane Bustwinkas, avocat à la cour réputé, vient de démissionner après à peine plus d’un mois en poste.