Le W3C capitule et laisse les développeurs des principaux navigateurs décider du futur des standards HTML et DOM

Le World Wide Web Consortium (W3C) vient de signer un protocole d’accord avec le Web Hypertext Application Technology Working Group (WHATWG), leur laissant effectivement le contrôle des standards HTML et DOM, au cœur du web.

Son rôle se réduira désormais à écrire des propositions pour de futurs standards.

Le W3C a ainsi perdu la guerre contre le WHATWG, composé des principaux développeurs de navigateurs web : Apple, Google, Microsoft, Mozilla.

Un combat commencé en 2004, quand le W3C a voulu imposer le passage de HTML à XHTML, ce qui n’était pas du goût d’Apple, d’Opera, de Google et de Mozilla.

À la place, ils développèrent le HTML 5, qui devint le standard de l’industrie, et fut finalement approuvé par le W3C.

D’une certaine manière, cela rappelle la volonté d’Intel de faire passer ses clients à l’Itanium, la décision d’AMD de développer des extensions 64 bits à l’architecture x86 32 bits d’Intel, des extensions qui finirent par devenir le standard de fait, finalement entérinées par Intel.

En 2018, une seconde bataille commença : le W3C voulait approuver la version 4.1 du standard Document Object Model (DOM), alors qu’Apple, Google, Microsoft et Mozilla y étaient complétement opposés.

Bizarrement, le W3C aura violé la plupart de ses principes pour imposer la version 4.1 de DOM : pas de recherche de consensus, pas de majorité écrasante (14 votes pour, 12 votes contre), aucune liaison avec les autres organisations comme le WHATWG, aucune liaison avec les trois principaux développeurs de navigateurs, violation du principe de standard ouvert, etc.

Comme quoi un organisme de standardisation qui n’a que faire de la réalité industrielle et économique a bien peu de chances d’imposer ses vues.