Charles Ponzi

Opinion. Alibaba : pourquoi une entreprise qui gagne des dizaines de milliards par an aurait-elle recours à une seconde cotation pour lever 20 milliards ?

Bloomberg affirme que le géant chinois du commerce en ligne Alibaba Group Holding Ltd songe à lever 20 milliards de dollars via une deuxième cotation sur la Bourse de Hong-Kong, après son introduction en Bourse (IPO) record à New York en 2014.

À l’époque, New York fut choisie après que la Bourse de Hong Kong eut refusé son IPO, à cause de sa structure spéciale où quelques partenaires élisent les membres du conseil d’administration.

Depuis, la Bourse de Hong Kong a assoupli ses restrictions et permis à des entreprises à deux classes d’action de s’introduire.

L’IPO aurait lieu au second semestre 2019, et aurait pour but de diversifier ses canaux de financement et d’améliorer la liquidité.

Pour mémoire, Alibaba vient d’annoncer un EBITDA ajusté de 17,65 milliards d’euros en 2019.

Alors que certains analystes mettent en cause les comptes d’Alibaba, qu’ils estiment aussi fantaisistes* qu’invérifiables, et qui, conférence téléphonique après conférence téléphonique, ne sont ni discutés ni questionnés par les analystes financiers, on peut se demander pourquoi ils ne s’interrogent pas sur cette levée de fonds.

Pourquoi une entreprise qui gagne théoriquement plus de dix milliards d’euros chaque année depuis cinq ans, dont la valeur brute des marchandises dépasserait celle d’Amazon et de Walmart réunies, et qui disposerait de plus de 30 milliards de dollars de liquidités, aurait-elle besoin de 20 milliards de dollars d’argent frais ?

 

* Par exemple:

  • 7 milliards des bénéfices sont liés à une réévaluation de gains dont ni la base ni le calendrier ne sont précisés.
  • Les actifs douteux sont en hausse: ils représentent 60 % du bilan, soit 85 milliards de dollars en 2019, contre 51 % du bilan 2018, et 0 % du bilan 2015…
  • Les investissements en propriétés foncières et équipements s’élèvent à 5,34 milliards en 2019. Étonnant pour un pur intermédiaire en ligne…
  • Quant à son entreprise associée Ant Financial Alipay, qui jouit d’un quasi-monopole sur les paiements mobiles en Chine, dont la valeur d’entreprise serait 150 milliards de dollars, et qui peut compter sur plus d’un milliard d’utilisateurs, comment réussit-elle le tour de force de perdre de l’argent ?