26 banques centrales vont interroger Facebook sur Libra

Aujourd’hui à Bâle, les représentants de 26 banques centrales, membres du Comité sur les Paiements et l’Infrastructure de Marché de la Banque des règlements internationaux (la « banque des banques centrales »), vont interroger pour la première fois des dirigeants de Facebook sur son projet de monnaie virtuelle Libra, dans le cadre de sa conférence sur les stable coins, des monnaies virtuelles qui ambitionnent de minimiser la volatilité de leur prix relativement à un ou plusieurs actifs (stables).

La réunion est présidée par Benoît Coeuré de la Banque centrale européenne.

Les fondateurs de Libra devront répondre à des questions clé sur la portée et la conception de la monnaie. Les réponses constitueront la base d’un rapport pour les ministres des finances du G7 qui se rencontreront en octobre.

Le projet inquiète les ministres des finances de l’Union européenne, qui se sont rencontrés à Helsinki, alors que la Finlande est à la présidence tournante de l’UE.

Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances de la France, a déjà affirmé la semaine dernière qu’en l’état, la France refusera le développement de Libra dans l’UE.

Car une telle monnaie remettrait en question la souveraineté des États et pourrait dégrader la stabilité financière.

Quand en plus le projet est lancé par Facebook, à la fois une entreprise surpuissante avec plus de 2,5 milliards d’utilisateurs, et sans foi ni loi, bafouant à maintes reprises la confidentialité des données personnelles, les risques d’abus semblent illimités.

La Commission européenne mènerait déjà une enquête antitrust sur la monnaie.

D’un autre côté, de même que le Brexit devrait être aussi l’occasion pour les États membres de l’UE de se remettre en question et d’analyser les améliorations potentielles à apporter à cette association, Libra est un signal d’alarme pour les gouvernements et les banques centrales, qui doivent faciliter et rendre moins chers les paiements des consommateurs.

La monnaie de Facebook pourrait devenir populaires dans les États de l’UE qui ont conservé leur propre monnaie, en tant que vraie monnaie unique.

Le projet Libra ne semble pas posséder de fondations solides, et de nombreux partenaires fondateurs se sont déjà distancés de Facebook.