La Chine serait à l’origine des piratages du parlement et des partis politiques d’Australie

L’Australian Signals Directorate (ASD), le service de renseignement de l’Australie, aurait conclu en mars 2019 que le Ministère de la sécurité d’État de la Chine était à l’origine des cyberattaques de février sur le parlement et les partis politiques, à quelques mois des élections, affirme Reuters, qui se base sur cinq sources.

L’ASD aurait recommandé dans son rapport de garder l’information secrète, afin de préserver les relations commerciales avec la Chine, sa première partenaire commerciale, avec plus d’un tiers de ses exports : minerai de fer, charbon, produits agricoles, etc.

Déjà à l’époque, la presse spéculait que la Chine était à l’origine des intrusions sur les réseaux informatiques, à cause de la sophistication des techniques employées pour cacher l’identité de l’attaquant et ses accès frauduleux.

L’Australie se méfie de la Chine : ses entreprises n’ont pas le droit de participer à son réseau 5G en construction, et depuis 2017, il est interdit de faire des donations de l’étranger et les lobbyistes doivent déclarer tout lien avec un gouvernement étranger.

Toutefois, le Premier ministre Scott Morrison a refusé de commenter les affirmations de l’agence de presse, et le ministère des affaires étrangères de la Chine nie toute implication du pays, expliquant qu’on trouvait de nombreuses théories sans preuves sur internet.

L’Australie est, avec le Royaume-Uni et le Canada, la plus grande alliée des États-Unis. Toutefois, le refus du Premier ministre de confronter la Chine est critiqué par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a affirmé lors d’une apparence avec la ministre des affaires étrangères de l’Australie, Marise Payne, après que celle-ci assura que Canberra agirait en fonction de son intérêt national :

« Vous pouvez vendre votre âme pour un tas de germes de sojas, ou vous pouvez protéger votre peuple. »

Une remontrance sidérante par un gouvernement qui abuse sans cesse de l’excuse de la sécurité nationale pour taxer arbitrairement les importations ou obtenir des concessions commerciales.