Model 3 apès un essai de "Smart Summon"

Le cours de l’action Tesla chute à la publication des ventes du 3e trimestre 2019

Des livraisons insuffisantes

Au troisième trimestre 2019, Tesla a livré près de 97 000 voitures : 79 600 de Model 3, dont 8 % en crédit-bail, et 17 400 Model S et Model X, dont 15 % en crédit-bail.

Un nouveau record, supérieur de 1,7 % à celui du deuxième trimestre.

Une croissance qui ne satisfait pas les investisseurs, d’autant que dans un courriel récent à ses employés, immédiatement ébruité *, comme il se doit, dans la presse, Elon Musk, CEO de Tesla, estimait qu’il était possible de dépasser les 100 000 expéditions.

Les analystes finissent enfin par s’interroger sur la croissance potentielle des ventes du constructeur automobile, dont la valeur boursière ressemble plus à celle d’une entreprise de technologie que celle d’un constructeur automobile, ce que l’entreprise revendique.

On attend d’elle donc une « hypercroissance », et Musk n’hésite pas à parler « d’exponentielle » à toute occasion.

Le cours de l’action a chuté jusqu’à 7 % après l’annonce. L’action a perdu 32 % depuis le début de l’année.

Les promesses farfelues d’Elon Musk

Pour atteindre la prévision de vente la plus basse de l’entreprise, et maintes fois abaissée depuis l’originale, soit 360 000, Tesla Devra vendre plus de 105 000 véhicules électriques au quatrième trimestre.

Ce qui semble réalisable, mais d’autant plus difficile que depuis deux trimestres, Tesla vend plus qu’elle ne produit.

Pour mémoire, Elon Musk a aussi promis le FSD pour 2019 (autonomie totale de niveau 5) – alors que tous les acteurs de l’industrie alertent qu’il faudra bien des années avant d’y parvenir – et un million de robotaxis Tesla d’ici avril 2020, alors que l’entreprise n’a vendu que 600 000 voitures en 16 ans.

Il avait aussi affirmé qu’à partir de 2019, Tesla serait toujours profitable et n’aurait plus jamais besoin d’emprunter…

Les résultats trimestriels seront publiés dans quelques semaines. Il serait surprenant que Tesla dégage un bénéfice, alors que l’entreprise a baissé à plusieurs reprises ses tarifs, et que la Model 3 cannibalise les ventes des Model S et Model X, aux marges bénéficiaires bien plus élevées.

Smart Summons, où le gadget de trop

Tesla vient de livrer le logiciel Smart Summon à ses clients – pour les mauvaises langues, pour la comptabilisation des revenus, comme pour la publicité gratuite dont s’est vanté Musk.

Un effort qui se retourne contre Tesla. Car les vidéos des clients prouvent sans aucun doute que Smart Summon, où la capacité de faire venir la voiture à distance, sans chauffeur, est loin d’être utilisable, et même dangereux, pour les piétons, les autres voitures, et la Tesla elle-même.

Le système ne sait pas reconnaître l’herbe, ni les murs d’un parking.

A tel point que le régulateur américain, la NHTSA, s’y intéresse.

Multiples violations du Code du travail

La semaine dernière, Tesla a perdu un procès contre ses employés. Le juge administratif a déclaré, dans un arrêt de 84 pages, que Tesla, et Elon Musk personnellement, ont violé les lois fédérales sur le travail à de multiples reprises en 2017 et 2018, en menaçant les employés souhaitant se syndiquer, et en empêchant par de multiples brimades les syndiqués à se rencontrer et mener à bien leur mission.

Le tweet de Musk dans lequel il affirmait que le lancement d’un syndicat conduirait à la perte de stock-options pour les employés, est une violation de la loi sur le travail.

Tesla doit annuler toutes les règles en violation de la loi, offrir de réintégrer ou dédommager les employés injustement congédiés. Musk devra personnellement assiter à une réunion à l’usine de Fremont durant laquelle une note détaillant tout ce que Tesla est autorisée à faire, et tout ce qui lui est interdit de faire, dans le cadre de la décision de justice, devra être lue de vive voix devant les employés rassemblés.

 

* Les courriels internes ébruités sont la parade qu’a trouvé Elon Musk au contrôle obligatoire de ses tweets, diligenté par la SEC.