Le Cybertruck de Tesla ne devrait pas poser de concurrence notoire aux pick-up trucks

C’est très tôt ce matin, heure française, qu’Elon Musk, CEO de Tesla, a présenté, avec un retard certain, ce qui serait l’un des prochains produits du constructeur de véhicules électriques : le Cybertruck.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le design du cybertruck fait l’unanimité contre lui, qu’il ressemble plus à un concept car qu’à un véhicule en voie de production, et l’on peut se demander s’il obtiendra une autorisation de vente en Europe, à cause de ses angles saillants, qui laissent envisager de sévères blessures pour les piétons et autres cyclistes le côtoyant de trop près.

Et l’absence d’un troisième feu de freinage rend ce véhicule illégal aux États-Unis.

Le lancement est un échec complet, avec une démonstration de verre incassable ratée en direct, deux fois de suite.

Le Cybertruck ne ressemble pas du tout à un pick-up truck, le segment le plus lucratif des voitures aux États-Unis.

Les caractéristiques techniques sont, comme toujours pour les produits non commercialisés de la marque, impressionnantes : 0 à 100 en moins de 6,5 secondes, plus de 400 km d’autonomie, 3 400 kg de capacité de tractage.

La carrosserie d’un seul tenant, qualifiée pour l’occasion d’« exosquelette », serait fabriquée en acier inoxydable laminé 30 fois à froid, ce qui lui conférerait solidité et longévité.

Pour le cabinet d’études Evercore ISI, « l’excentrique » Cybertruck est un produit de niche conçu par une toute petite portion de fans de véhicules électriques, et ne risque pas de menacer ou perturber les fabricants de trucks, ni même sans doute les nouveaux entrants comme Rivan.

Pour Dan Levy du Credit Suisse, Ford et GM peuvent à nouveau « respirer tranquillement ».

Pour mémoire, Musk est un habitué des lancements de produits qui n’existent pas.

Il y a deux ans, il dévoilait le camion Semi et la voiture de luxe Roadster, et ni l’un ni l’autre ne sont commercialisés plus de deux ans après.

Le toit solaire qu’il a « démontré » lors d’une conférence de presse dont le but était de convaincre les actionnaires de Tesla d’accepter l’acquisition à prix d’or de Solar City, une entreprise au bord de la faillite dont il était premier actionnaire, était tout simplement un faux, et trois ans plus tard, aucun toit solaire réel n’est posé sur quelque bâtiment que ce soit.

On ne sait déjà pas où, quand et avec quel argent Tesla envisage de produire le Model Y.

Le Wall Street Journal émet les mêmes doutes sur la réalité de ces produits.

Ce qui étonne, c’est que ce lancement était inutile : Musk a réussi à convaincre nombre d’investisseurs que Tesla était une entreprise d’avenir, et le cours de l’action a bondi depuis l’annonce de bénéfices au 3e trimestre, une occurrence des plus rares pour ce constructeur automobile.