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Le montant des escroqueries aux cryptomonnaies triple en 2019 à 3,9 milliards d’euros

D’après le cabinet d’études Chainalysis, qui a publié son rapport annuel « The 2020 State of Crypto Crime », les arnaques aux cryptomonnaies ont rapporté 4,3 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) à leurs escrocs en 2019, soit trois fois plus qu’en 2018.

Ces derniers profitent du manque de familiarité du public avec les cryptomonnaies, l’appât du gain immédiat et des rendements extrêmes.

Il existe plusieurs types d’arnaques : fausses ventes de jetons, chantages, et faux services qui promettent de rendre les transactions plus difficiles à identifier, par le mélange des pièces d’une victime avec celles d’autres personnes – et qui au lieu de cela dépouillent les victimes.

Deux pyramides de Ponzi seraient à elles seules responsables de 92 % des fonds volés en 2019.

La plus grande est liée au jeton Plus, un service de portefeuille électronique promettant de plus grands retours sur investissement aux personnes qui achèteraient le jeton Plus de la fausse compagnie en Bitcoin ou en Ethereum.

Les escrocs deviennent de plus en plus sophistiqués pour le blanchiment des sommes détournées, grâce à de multiples transactions compatibles avec une technologie nommée CoinJoin combinant les transactions d’un utilisateur avec ceux d’autres personnes, ce qui rend difficile de savoir qui a envoyé un paiement à quel destinataire.

La plupart de ces fonds se retrouvent chez des « courtiers OTC », c’est-à-dire des entités qui facilitent les échanges de personnes qui ne souhaitent pas passer par un échange régulé.

Malheureusement, tant que les régulateurs seront dépassés par ces mécanismes et ces nouveaux acteurs, ils ne pourront pas préparer des lois efficaces de protection du consommateur.

Les arnaques sont le premier type de crime en cryptomonnaies : au total des transactions en cryptomonnaies d’un montant de 11,5 milliards de dollars (10,4 milliards d’euros) seraient liées à des activités criminelles : escroqueries, marchés illicites, financement du terrorisme, etc.

Il nous semble que la responsabilité des politiciens et des régulateurs n’est pas nulle. De la même manière qu’ils ont permis à Google, Facebook et quelques autres de privatiser les données personnelles de milliards de personnes, en choisissant de peu ou de ne pas réguler, par de crainte d’étouffer l’innovation et de perte de competitivité internationale, ils confèrent une certaine légitimité à des objets et des services virtuels qui les dépassent totalement, pour exactement les mêmes raisons.

Or on voit bien mal comment les États vont permettre aux citoyens de récupérer la propriété de leurs données personnelles. Même un découpage d’entreprises comme Facebook ou Google n’aura qu’une influence très limitée sur un rééquilibrage.