Extrait de la liste blanche de MediaTek pour tricher sur les test les plus connus.
Extrait de la liste blanche de MediaTek pour tricher sur les test les plus connus.

Les appareils avec puces MediaTek sont retirés des tests PCMark et 3DMark pour tricherie

La semaine dernière, notre confrère AnandTech publiait sur son blogue un billet dans lequel elle montrait que Oppo, fabricant chinois d’ordiphones (smartphones), trichait sur les tests de performance.

Une pratique déloyale qui induit les consommateurs en erreur, en leur faisant croire qu’ils achètent un appareil plus puissant qu’il ne l’est réellement, et plus puissant que la concurrence.

Typiquement, un appareil tricheur est configuré pour reconnaître quand on lui fait exécuter l’un des tests les plus connus du marché, et permet alors à la puce, temporairement, de tourner plus rapidement que d’habitude.

Par le passé, Samsung, Huawei et bien d’autres sont se sont fait prendre, mais, en général, par suite d’échos négatifs dans la presse, sont revenus dans le droit chemin.

Dans le cas des vendeurs chinois, la fraude est plus difficile à détecter, car les médias occidentaux n’ont accès qu’à un petit sous-ensemble des appareils vendus en Chine.

Ici, AnandTech a découvert le fichier de liste blanche inclus dans le micrologiciel du téléphone testé, un Oppo Reno3 Pro, version européenne, énumérant les tests et les actions à prendre.

En recherchant, AnandTech s’est aperçu que ce fichier se retrouvait dans les micrologiciels de très nombreux téléphones de plusieurs marques chinoises, avec un point commun : ils sont équipés d’un processeur MediaTek.

D’après Oppo, la liste blanche a été supprimée lors de la première mise à jour du téléphone. Toutefois, les paramètres persistent dans la mémoire cache, et pour tout faire disparaître, il faut effectuer une réinitialisation d’usine.

AnandTech laisse le bénéfice du doute à Oppo, qui ne semblait pas vraiment au courant du mécanisme de triche, ni comment le désactiver correctement.

Les journalistes firent part de leurs découvertes à MediaTek, qui a répondu dans un communiqué qui pourrait faire l’objet d’une étude de cas d’école de commerce.

L’entreprise chinoise y affirme qu’elle pratique les standards de l’industrie, et qu’optimiser les paramètres pour une application donnée reflète la vraie capacité de la puce.

Aujourd’hui, UL, le développeur des benchmarks les plus connus, prend le contre-pied de MediaTek, récuse que l’exploitation de mécanismes cachés pour détecter les tests par leur nom et pour appliquer des optimisations spécifiques, soit une pratique standard de l’industrie, tout comme le fait qu’appliquer ces optimisations et ces paramètres obscurs reflète les performances de tous les jours.

Dans ces conditions, UL décide de retirer, temporairement, tous les appareils à puce MediaTek Hello A22, G70, G90, P20, P60, P65, P90, P95, soit environ 50 appareils de 25 fabricants, de la liste de résultats de ses tests PCMark et 3DMark pour Android.

Y compris des appareils haut de gamme tels que les Xiaomi Redmi Note 8 Pro, Oppo Reno3 Pro, Vivo Y19, et Realme 6