Alors que la jeune pousse américaine Basecamp s’apprêtait à lancer son service de messagerie HEY, son programmeur iOS en chef reçut un courriel alarmant d’Apple.
La version 1.0.1 de leur application iOS, apportant quelques correctifs de bogues, était rejetée de l’App Store. L’examinateur cita la règle 3.1.1 qui dit en gros que si l’on veut commercialiser des choses dans son application mobile, il faut utiliser les systèmes de paiement d’Apple.
Ce qui veut dire que BaseCamp devrait perdre 30 % de ses revenus : la « taxe Apple »:
Wow. I’m literally stunned. Apple just doubled down on their rejection of HEY’s ability to provide bug fixes and new features, unless we submit to their outrageous demand of 15-30% of our revenue. Even worse: We’re told that unless we comply, they’ll REMOVE THE APP.
— DHH (@dhh) June 16, 2020
Pour Basecamp, cette règle ne doit pas s’appliquer : l’application permet d’utiliser un service existant externe, coûtant 99 $, de la même manière qu’on paie pour Netflix, et qu’on utilise une application iOS, Android, Windows ou autre pour y accéder.
Apple en rajouta, en exigeant que Basecamp s’engage sur une date où ses services de paiement seraient implémentés, sans quoi l’application serait tout bonnement retirée de l’App Store.
Or sur les appareils iOS, il est impossible de télécharger et d’exploiter des applications en dehors de l’App Store : Apple s’est offert un monopole sur la distribution d’applications sur sa plateforme.
Apple a ensuite indiqué que l’erreur avait été d’avoir accepté d’intégrer l’application dans l’App Store. Ce type d’application serait acceptable quand il s’agit d’un service professionnel, mais pas pour un produit grand public.
Une défense des plus bizarres : Netflix est-il un service professionnel ?
Le timing de cette décision apparait inopportun, alors même que la Commission européenne vient de lancer officiellement une enquête antitrust contre l’App Store.