Tesla daigne rappeler 135 000 voitures avec des écrans tactiles défectueux

Écrans tactiles défectueux

Plus d’un mois après la demande de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) , et tenté entre-temps de faire payer ses clients pour son défaut de fabrication, Tesla daigne rappeler, « volontairement » d’après elle, 134 951 voitures Model S et Model X à cause d’écrans tactiles défectueux.

Comme Tesla a pris le parti d’éliminer la plupart des boutons physiques habituellement disponibles dans les véhicules, un défaut de l’écran tactile est un problème de sécurité.

Les véhicules rappelés ont été fabriqués avant mars 2018. Tesla changera la mémoire eMMC de 8 gigaoctets de l’unité de contrôle de média, qui risque de mal fonctionner à cause de l’usure accumulée, par une mémoire améliorée de 64 gigaoctets eMMC.

Le Royaume-Uni ému par ce rappel, et a demandé à l’entreprise si les véhicules importés dans le pays sont aussi susceptibles d’avoir le même problème, sans obtenir de réponse jusqu’ici.

Systématiquement, Tesla réfute tout défaut concernant ses véhicules, et met en cause invariablement les conducteurs.

Suspensions défectueuses

En octobre 2020, Tesla a dû finir, sous la pression des autorités chinoises,par rappeler près de 50 000 Model S et Model X à cause de suspensions potentiellement défectueuses et dangereuses à l’avant comme à l’arrière.

Il s’agissait du quatrième rappel de Teslas importées des États-Unis, après des airbags défectueux et des problèmes de direction.

L’entreprise affirma qu’elle n’était pas d’accord avec le régulateur chinois, mais qu’elle procédait « volontairement » au rappel afin « d’éviter de porter un lourd fardeau durant le procédé administratif chinois ». Et bien sûr accusé les conducteurs d’abus, singulièrement sévères en Chine.

En 2016, Elon Musk avait déjà nié des plaintes similaires sur les suspensions du Model S aux États Unis.

 

Bornes de recharge défectueuses

La semaine dernière, un incident de charge se produisit à Nachang : un véhicule acheté 6 jours plus tôt refusa de démarrer après son rechargement dans le réseau de bornes de recharge de Tesla, et son propriétaire découvrit que son convertisseur était détruit.

Immédiatement, Tesla affirma qu’il ne s’agissait pas d’un défaut de la voiture, et blâma le gestionnaire du réseau électrique d’État, accusé de faire circuler du courant trop fort.

Ce dernier rétorqua dimanche que le courant est stable et normal, que les équipements alentour fonctionnaient normalement et rappelé que les bornes de recharge de Tesla avaient leurs propres standards uniques de chargement, que les véhicules Tesla étaient directement connectés à des équipements de recharge Tesla, et non aux lignes électriques.

Il recommanda à Tesla de demander à des professionnels d’enquêter sur le défaut de chargement.

Petit à petit, les conducteurs chinois en ont assez d’être systématiquement accusés par Tesla, et la lune de miel avec la Chine semble en passe de se terminer.

Finalement, Tesla s’excusa auprès du gestionnaire de réseau d’électricité, et affirma qu’une surcharge instantanée durant la recharge était à l’origine de l’incident.

Geste de bonne volonté ou réparation sous garantie?

Tesla est connue pour exploiter des combines afin de refuser de faire marcher les garanties, et ses provisions pour garanties sont anormalement basses comparées à celles des autres constructeurs.

Quand un client se plaint trop bruyamment d’un problème sur sa voiture, et qu’il a un écho certain sur les réseaux sociaux, Tesla lui répare gratuitement sa voiture en faisant passer la réparation pour un geste de bonne volonté (et non une réparation comptabilisée dans l’assurance), à condition qu’il arrête de mentionner ledit problème et de critiquer l’entreprise. Ce qui permet d’étouffer l’affaire dans les réseaux sociaux, et de refuser des réparations sous assurance aux autres clients.

L’exemple le plus frappant fut celui d’un conducteur norvégien qui posta de très nombreuses vidéos afin de montrer le défaut de peinture du Model 3, avec la peinture abîmée juste après quelques kilomètres de conduite, et qui montra à quel point le défaut était répandu. Du jour au lendemain, quand il obtint un accord avec Tesla, toutes ses vidéos et toutes ses plaintes répétées furent effacées de YouTube et des réseaux sociaux.

On n’est donc pas surpris d’apprendre que Tesla, seul constructeur automobile à refuser de participer au rapport de JD Power sur la qualité, la bible de l’industrie, est dernier du classement 2020 aux États-Unis avec 250 problèmes par 100 véhicules.