Rachat de ARM par NVIDIA

Le patron de ARM prend la plume pour défendre son rachat par NVIDIA

Depuis l’annonce en septembre dernier du rachat de ARM à Softbank par NIVIDA, la transaction est controversée, et n’a toujours pas été autorisée par les régulateurs de la concurrence dans le monde :

  • Le prix de 40 milliards de dollars, semble très élevé ;
  • Les clients – plus de 500 licences, dont Apple, Qualcomm, Microsoft NVIDIA et Google – se demandent dans quelle mesure la plateforme, qui doit principalement son succès à son ouverture et sa neutralité, s’inquiètent des projets de NVIDIA ;
  • Pourquoi payer tant pour de la propriété intellectuelle, quand le processeur RISC V est en open source ?

Aujourd’hui, Simon Segars, Chief Executive Officer de l’entreprise anglaise, prend la plume pour défendre la transaction et adresser les « spéculations », sur le blogue de l’entreprise, et alors même que la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité britannique de la concurrence, doit rendre son avis d’ici la fin du mois.

Il assure que l’intelligence artificielle (IA) sera la technologie la plus importante des cinquante prochaines années. Et que la spécialisation dans les concepts de puces à basse consommation, à l’origine de son triomphe dans le domaine des téléphones portables, ne suffira pas.

NVIDIA serait le leader de l’IA, et donc parfaitement complémentaire avec ARM.

La fusion avec NVIDIA serait préférable à une introduction en Bourse. De même qu’en 2016, ARM s’est fait racheter par Softbank, pour financer son arrivée sur les marchés des centres de données, de l’automobile et des équipements de réseau, le rachat par NVIDIA lui donnerait les moyens de ses ambitions dans l’intelligence artificielle.

Il insiste : ARM restera ancrée au Royaume-Uni et continuera d’investir dans les talents nationaux.

Segars n’explique pas pourquoi ARM n’aurait pas pu obtenir les financements nécessaires par une nouvelle introduction en Bourse – elle fut cotée sur le London Stock Exchange pendant 18 ans, ou même par des investissements supplémentaires de SoftBank, ne pipe pas mot sur les inquiétudes des clients, ni sur celles des régulateurs.

Il ne prouve pas non plus que l’entreprise a progressé depuis sa vente à SoftBank.

Son billet risque de ne pas convaincre tout le monde, d’autant qu’on connaît peu de prédictions sur cinquante ans, qui se sont avérées.

Richard Holloway par exemple, président du cabinet d’études TechMarketView, un supporter de ARM de longue date, « la meilleure entreprise de technologie que le Royaume-Uni ait jamais produite », maintient que ce qui fait la force de ARM, c’est sa neutralité vis-à-vis de sa clientèle.