L’actualité du jeudi 5 août 2021 en bref

Google se plaint de Linux

Kees Cook, un ingénieur logiciel de l’équipe de sécurité de Google pour le code source ouvert, se plaint de Linux, qui nécessiterait trop de correctifs chaque semaine, est écrit en C ce qui serait un gage de bogues récurrents, dispose d’une chaîne d’outils aussi antique que la façon dont le développement de Linux est géré. Il estime qu’il faudrait au minimum, 100 ingénieurs de plus pour travailler sur le noyau du système d’exploitation.

Pour mémoire, Google, dont le bénéfice avoisine les 20 milliards de dollars au 2e trimestre, a fait fortune depuis 23 ans en ne payant rien pour les logiciels en code source ouvert à la base de tous ses systèmes, au premier chef Linux. Tout comme Facebook, Twitter ou Amazon, et dans une bien moindre mesure, Microsoft.

L’entreprise, qui a annoncé le patronage de 2 développeurs pour la sécurité du noyau de Linux cette année, pourrait tout aussi bien payer les 100 développeurs demandés.


Facebook bloque les projets de chercheurs indépendants

Facebook bloque le projet d’observatoire indépendant de la publicité de l’Université de New York au motif qu’il compromettrait la vie privée de ses utilisateurs.

Or Facebook est sans aucun doute l’entreprise qui viole, depuis ses débuts, à répétition, la vie privée du plus grand nombre d’internautes – et pas seulement de ses utilisateurs.

Ad Observer est une extension pour navigateur qui permet de recenser les publicités qui sont transmises, et qui donne l’opportunité au surfeur de communiquer des informations démographiques de base sur lui afin d’aider à comprendre comme des entreprises comme Facebook ou Google nous ciblent.

L’extension ne collecte aucune donnée personnelle, aucun identifiant, ni comment on a interagi avec la publicité.

Pour l’un des auteurs du projet interrogé par The Register, Facebook se réfugie derrière la vie privée afin d’empêcher toute transparence du marché si lucratif de la publicité numérique, reproche au projet ce qu’elle autorise ses partenaires en espionnage à effectuer – ces fameuses entreprises d’analyse des données – et juste en avril, a laissé les informations personnelles volées sur ses serveurs de 533 millions d’internautes, s’échanger sur la toile.


Les experts s’inquiètent du balayage des fichiers des appareils Apple pour trouver des photos d’abus d’enfants

Le Financial Times affirme qu’Apple envisage d’installer, avec iOS 15 et macOS, un logiciel, nom de code neuralMatch, sur les iPhones, les Macs et les stockages iCloud de ses clients, exclusivement américains dans un premier temps, pour vérifier s’ils contiennent de la pédopornographie.

Dans l’affirmative, les autorités seraient informées.

Un effort au premier abord louable, mais qui prouve encore une fois, qu’Apple, qui se présente comme le champion de la vie privée de ses clients, s’en moque.

Le système aurait été présenté à des universitaires cette semaine.

Il alarme les spécialistes de la sécurité, car ce serait la porte ouverte à la surveillance de masse par des gouvernements pas toujours démocratiques, voire des abus de pouvoir de fonctionnaires dans des démocraties. neuralMatch pourrait être ainsi détourné pour détecter toute trace d’opposition à un gouvernement.

Un projet qui stupéfie d’autant plus qu’Apple avait, en 2016, au nom de la vie privée, refusé de donner accès à l’iPhone d’un terroriste au FBI.

Techcrunch assure qu’Apple va exploiter ce système également pour avertir les parents si leurs enfants (sans doute les moins de 21 ans) reçoivent ou envoient des nus ou des photographies sexuellement explicites par messagerie ou réseaux sociaux, même si l’échange est consensuel.

D’après un sondage aux États-Unis, 20 % des filles de 13 à 17 ans, et 10 % des garçons du même âge, auraient déjà partagé des autoportraits nus.

Les images seraient bloquées, et l’enfant, s’il souhaite voir ces clichés estimés délicats, soumis à un sermon sur la nudité et l’exploitation qui peut en résulter.


Amazon prie ses employés de ne pas revenir au bureau

Finalement, avec le variant Delta, Amazon, qui avait demandé à ses employés de bureau de bien vouloir revenir travailler dans ses locaux, exige maintenant qu’ils ne reviennent pas avant le 3 janvier 2022.

Ceux qui ne seront pas vaccinés devront porter des masques.

En mars, Amazon avait annoncé un retour au travail principalement au bureau, puis en juin fini par autoriser le télétravail avec trois jours hebdomadaires au minimum au bureau.