La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’agence fédérale en charge de la sécurité routière aux États-Unis, a envoyé une lettre de 11 pages à Tesla, dans le cadre de son enquête ouverte il y a quelques jours sur la propension de ses véhicules électriques à foncer dans des voitures de police et des camions de pompier à l’arrêt.
Depuis l’ouverture de l’enquête, un douzième crash est récencé, pour un total d’au moins 18 blessés et un mort.
L’enquête porte sur tous les véhicules produits entre 2014 et 2021, soit 765 000.
La NHTSA souhaite des précisions sur :
- La façon dont le système d’aide à la conduite de niveau 2, mal nommé Autopilot, détecte et réagit face aux véhicules prioritaires garés sur l’autoroute ;
- La façon dont Autopilot détecte une scène d’accident, y compris les gyrophares, les fusées éclairantes et les gilets réfléchissants ;
- La manière dont Autopilot réagit aux basses lumières, quelles actions sont entreprises si un véhicule de secours est détecté, et comment le conducteur est informé.
Des questions d’autant plus pertinentes, et tardives, que Tesla, pour économiser de l’argent, a supprimé les radars de ses véhicules, qui n’ont jamais intégré, contrairement à tous les véhicules ayant des ambitions d’autonomie, de lidars. Ses systèmes ne peuvent donc compter que sur la vision par ordinateur.
Depuis des années, la NTSB, l’agence fédérale américaine en charge des enquêtes sur les accidents aériens, routiers, ferroviaires et maritimes, a recommandé que l’Autopilot ne soit utilisable que dans les aires où il l’est sans danger, et que Tesla installe un système vérifiant que le pilote fait attention à la route. Il y a quelques jours à peine, un conducteur de Tesla a été filmé endormi au volant, sa voiture roulant à vive allure.
Malheureusement, la NTSB n’a pas de pouvoir : elle ne peut recommander que des solutions aux autres agences fédérales.
Fin août, une Tesla Model X a spontanément pris le feu dans le centre de service luxembourgeois de Tesla. Il a fallu l’immerger dans l’eau pour s’assurer que ses batteries ne reprennent pas feu.
Tesla doit répondre aux questions avant le 22 octobre 2021, ou prendre le risque d’une amende de 114 millions de dollars.