Rachat de ARM par NVIDIA

La Commission européenne ouvre une enquête antitrust approfondie sur le projet de rachat d’ARM par NVIDIA

La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie afin d’examiner le projet d’acquisition d’ARM par NVIDIA, car elle craint que l’entité issue de la fusion soit en mesure de, et soit incitée à restreindre l’accès des concurrents de NVIDIA à la technologie d’ARM.

ARM est une entreprise qui développe des conceptions de microprocesseurs et de systèmes sur puces, et en vend des licences à ses clients, dont la quasi-totalité des fabricants de processeurs pour les appareils mobiles, d’Apple à Qualcomm, et bien sûr, à NVIDIA.

Sa propriété intellectuelle se retrouve de plus en plus dans les centres de données et dans l’automobile.

Dans ces conditions, NVIDIA, qui vend des cartes graphiques aussi bien pour les ordinateurs que pour les centres de données, et des puces pour d’autres activités comme l’automobile, pourrait être tenté de ne plus donner un accès à la propriété intellectuelle d’ARM, ou de se réserver la primeur des dernières conceptions.

Pour la Commission, cela pourrait affecter de nombreux segments de l’économie : CPU pour centres de données, contrôleurs d’interfaces réseau intelligents, systèmes avancés d’aide à la conduite, systèmes sur puce pour les consoles de jeux et les PC, etc.

NVIDIA a annoncé son intention d’acquérir ARM pour 40 milliards de dollars en septembre 2020. La Commission européenne, comme de nombreuses autres autorités de la concurrence, a alors lancé une enquête antitrust préliminaire.

NVIDIA a présenté des engagements à la Commission le 6 octobre 2021, visant à remédier aux inquiétudes préliminaires de cette dernière, qui a cependant estimé que ces engagements étaient insuffisants pour dissiper ses doutes.

La Commission a désormais 90 jours, soit jusqu’au 15 mars 2022, pour prendre une décision.

Depuis son annonce, nous émettons des réserves sur ce projet de fusion, non seulement à cause du risque de sa remise en cause par les autorités de la concurrence, mais aussi de son prix très élevé, et paradoxalement aussi, parce que nous pensons que RISC-V pourrait devenir dans le secteur des processeurs ce que Linux est désormais  aux systèmes d’exploitation.