Facebook paie des cabinets de conseil pour médire sur TikTok

Que faire quand la copie intégrale des services à succès des concurrents, les infractions aux règlements sur les données personnelles et des milliards de comptes frauduleux ne suffisent plus à alimenter sa croissance ?

Facebook ne déçoit pas : embaucher le principal cabinet de conseil du parti Républicain afin de médire sur TikTok aux États-Unis.

La campagne de dénigrement s’appuie sur des opinions et des lettres aux éditeurs dans des journaux régionaux majeurs, promouvant des histoires douteuses sur des tendances sur TikTok, qui seraient en fait d’abord apparues sur Facebook ; ainsi qu’en poussant les journalistes politiques et les élus locaux à s’attaquer à TikTok.

Les employés de Targeted Victory (victoire ciblée) alimentent une campagne de lobbying et médiatique en présentant TikTok comme un danger pour les enfants américains et la société américain, affirme le Washington Post, dont les journalistes ont obtenu des copies de courriels internes.

Ils mettent l’accent sur la nationalité chinoise de la maison mère de TikTok, Bytedance, et tentent de faire oublier les enquêtes antitrust en cours aux États-Unis sur Meta.

L’an dernier, une étude confidentielle de chercheurs de Facebook, qui fit l’objet d’une fuite par la dénonciatrice Frances Haugen, s’alarmait de la chute de la popularité de Facebook auprès des jeunes, qui passent deux à trois fois plus de temps sur TikTok que sur Instagram.

Un porte-parole de Meta défend la campagne :

« Nous pensons que toutes les plateformes, y compris TikTok, devraient faire l’objet d’un niveau d’examen conforme à leur succès croissant. »

Targeted Victory a conclu des contrats avec des dizaines d’agences de relations publiques afin d’obtenir une couverture positive sur Facebook dans les journaux locaux, les émissions de télévision et les émissions de radio.

Depuis plus de six mois, elle tente d’effrayer, avec un certain succès, les politiciens, avec des rumeurs, le plus souvent infondées, sur les contenus sur TikTok.

Comme le sénateur du Connecticut, qui a demandé en septembre dernier aux dirigeants de TikTok de venir témoigner sur les « devious licks », des défis consistant à vandaliser des équipements scolaires.

Alors que d’après une enquête de Gimlet, les rumeurs sur ce défi sont d’abord parues sur Facebook, et non pas sur TikTok.

Pour la première fois en dix-huit ans d’existence, Facebook a perdu des utilisateurs actifs journaliers au quatrième trimestre 2021.