FTX

Nouveau tour de magie crypto : les actifs des clients de FTX s’évaporent

Dans le monde de la cryptomonnaie, les fraudes se suivent et se ressemblent.

Dernière en date, celle de FTX, un groupe basé aux Bahamas, mais qui s’est placée sous la protection de la loi sur les faillites aux États-Unis. Et bloqué tous les retraits de ses clients.

Il est composé principalement de FTX, un échange de cryptomonnaies, Alameda Research, et « approximativement 130 entreprises affiliées », pour un passif de 10 à 50 milliards de dollars de passif.

Lundi dernier, on apprend que Alameda Research, théoriquement séparé de FTX par une muraille de chine pour éviter les conflits d’intérêts, détient une portion significative de ses actifs en FTT, le jeton de FTX.

Binance, sans doute la première entreprise de crypto dans le monde, décide de liquider sa position en FTT.

Le fondateur et CEO du groupe FTX, Sam Bankman-Fried (SBF), nie alors tout problème de liquidité et de faillite. Dans un tweet effacé depuis, il écrit* : « FTX va bien. Les actifs vont bien. »

Les investisseurs n’ont pas confiance, le cours du jeton chute de 20 % en un jour, et entraîne dans sa chute toutes les cryptomonnaies.

Un jour plus tard, mardi 8 novembre, SBF annonce que FTX accepte l’offre de rachat de son rival Binance, afin de rassurer les marchés sur sa solvabilité.

Le cours du jeton FTT continue de chuter malgré tout : de 80 % depuis la veille. Des analystes notent que la transaction pourrait éveiller l’intérêt des régulateurs antitrust.

FTX bloque alors tous les retraits.

Mercredi, Binance annule son offre d’acquisition.

Jeudi, le capital-risqueur Sequoia estime que son investissement de 200 millions de dollars dans FTX ne vaut plus rien.

SBF s’excuse sur Twitter, et promet que les fonds de ses clients sur FTX.US sont ‘OK’.

Des enquêtes, civiles ou criminelles, sont lancées dans plusieurs pays, dont les Bahamas, le Japon et la Californie. Le régulateur de Chypre suspend la licence européenne de FTX.

Vendredi, FTX se place sous la protection de la loi sur les faillites aux États-Unis.

Quelques heures plus tard, FTX est « piraté », et 600 millions de dollars disparaissent.

Ce qui semble avoir surpris les détenteurs de cryptoactifs : d’après CryptoQuand, cité par Bloomberg,  ils ont retiré dans la même semaine, 3,7 milliards de dollars en bitcoin, 2,5 milliards en Ether et 2 milliards en cryptomonnaie « stable ».

Chaque année pourtant, des centaines de millions, voire des milliards de dollars en cryptomonnaies disparaissent frauduleusement, depuis la débâcle de Mt Gox, alors le principal échange du monde, en 2014.