Apple AppStore
L'App Store d'Apple est toujours en situation de monopole sur iOS.

L’autorité de la concurrence japonaise exige des concessions de Google et Apple sur la distribution d’applications mobiles

La Japan Fair Trade Commission (JFTC), l’autorité de la concurrence du Japon, publie une étude de marché sur la distribution d’applications mobiles et les systèmes d’exploitation mobiles, dans laquelle elle constate que les écosystèmes d’Apple et de Google contreviennent à la régulation antitrust, et suggère des modifications, qui, si elles ne sont pas acceptées et mises en œuvre, pourraient être imposées.

Domination

Au Japon, iOS domine avec 70 % de parts de marché, Google accaparant le reste. Or Apple a le monopole de la distribution d’applications mobiles avec l’App Store. Et s’il est possible d’acheter des applications hors de Google Play pour Android, ce magasin est en quasi-situation de monopole avec 82,7 % des clients et 97,4 % des téléchargements.

Dans les deux cas, Apple et Google bénéficient des avantages considérables de pré-installer leurs propres applications sur tous les téléphones, ainsi que de rendre leurs applications, leurs produits et leurs services compatibles avec des mises à jour de leurs systèmes d’exploitation, avant que les compétiteurs ne puissent faire de même.

Comportements anticoncurrentiels

Le duopole abuserait directement de sa dominance, en manipulant les algorithmes de recherche et les classements dans les magasins d’applications, afin de présenter avantageusement ses offres aux clients ; en désavantageant les concurrents en prélevant d’énormes commissions sur leurs ventes, et rien sur les leurs ; en les traitant inéquitablement dans les analyses d’applications et avec le rejet arbitraire de certaines applications.

Apple et Google collectent des données générées par les applications, les produits et les services des compétiteurs, et exploitent ces données pour développer leurs propres applications, produits et services. Les compétiteurs n’ont pas accès à ces données.

Enfin, de nombreux autres comportements sont contraires à la régulation antitrust, telle que les incitations financières aux vendeurs de téléphones quand ils pré-installent Google Play et les applications de Google, l’impossibilité de désinstaller les applications de Google et d’Apple, et rendre artificiellement ardu de changer d’applications par défaut.

Un étouffement de la conccurence

La JFTC conclut que la pression de la concurrence est très limitée sur les systèmes d’exploitation mobiles, les magasins d’applications, les services web (les consommateurs leur préférant les applications natives), tout comme la concurrence en provenance d’autres types d’appareils, tels que les applications sur tablettes ou PC.

Recommandations

Elle recommande qu’Apple et Google offrent un accès sur un pied d’égalité aux fonctions du système d’exploitation et aux informations de mise à jour ; la gestion sur un pied d’égalité des magasins d’applications, et notamment la suppression du monopole de la distribution d’applications sur iOS ; l’accès sur un pied d’égalité aux données collectées ; et le libre choix pour les consommateurs des applications et des services qu’ils installent et utilisent.

Si Apple et Google ne tiennent pas compte de ces recommandations, la JFTC pourrait les imposer par la voix juridique.

Apple et Google sont sous pression dans la plupart des régions du monde pour ces mêmes comportements et modèles d’affaires anticoncurrentiels, dont la Corée du Sud, les États-Unis et l’Union européenne.