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L’auditeur de Supermicro jette l’éponge

Ernst & Young LLP (EY), l’auditeur du fabricant californien de serveurs Supermicro, a envoyé aux membres du comité d’audit sa lettre de résignation le 24 octobre 2024, apprend-on avec la publication d’un formulaire boursier 8-K.

EY fut engagé en mars 2023 pour effectuer l’audit des comptes de Supermicro pour l’exercice fiscal se terminant le 30 juin 2024.

Fin juillet 2024, EY contacta le comité d’audit, s’inquiétant de faits liés à la gouvernance de Supermicro, et à la transparence et la complétude de ses communications ; à des faits liés au contrôle interne et l’information financière. Il l’informa que ces inquiétudes risquaient d’empêcher la publication dans les délais du rapport annuel.

Le conseil d’administration créa alors un comité spécial et recruta des entreprises de comptabilité pour répondre à ces inquiétudes.

Il n’y parvint pas : pour EY, les informations additionnelles reçues du comité spécial soulevaient de nouvelles questions, notamment sur le fait de savoir si la société fait preuve d’un engagement envers l’intégrité et les valeurs éthiques conformément au principe 1 du cadre COSO, sur la capacité et la volonté du comité d’audit et de l’ensemble du conseil d’administration de faire preuve et d’agir en tant qu’organe de surveillance indépendant du PDG et des autres membres de la direction conformément au principe 2 du cadre COSO, et sur le fait de savoir si EY pouvait se fonder sur les déclarations de certains membres de la direction et du comité d’audit.

Dans la lettre de démission, EY a déclaré, en partie : « nous démissionnons en raison d’informations récemment portées à notre connaissance qui nous ont conduits à ne plus pouvoir nous fier aux déclarations de la direction et du comité d’audit et à ne plus vouloir être associés aux états financiers préparés par la direction, et après avoir conclu que nous ne pouvions plus fournir les services d’audit conformément à la loi applicable ou aux obligations professionnelles ».

En avril 2024, un dénonciateur a accusé Supermicro de fraude comptable. Le fabricant enregistrerait prématurément des ventes, et facturerait ses clients pour des commandes incomplètes.

D’après le Wall Street Journal, ces accusations ont mené le Département de la Justice des États-Unis à ouvrir une enquête.

À cause de ces retards de publication, Supermicro, dont l’action a fondu des trois quarts depuis mars, pourrait être retirée de la Bourse NASDAQ.