Les États-Unis cèdent le contrôle du système de noms de domaine à l’ICANN

Jusqu’ici, les décisions clés sur le système de noms de domaine, les adresses IP et les protocoles de l’Internet étaient confiées à l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), une composante de l’ICANN depuis 1998, dans le cadre d’un contrat d’un an renouvelable avec la NTIA (National Telecommunications and Information Administration, qui dépend du département du Commerce des États-Unis).

En d’autres termes, si le gouvernement américain n’était pas d’accord avec des décisions de l’IANA, elle avait le pouvoir de les bloquer.

Le 30 septembre 2016 à minuit, le gouvernement américain a cédé le contrôle des tâches administratives de l’Internet à l’organisme international ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, ou société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet).

Une décision saluée internationalement par la plupart des acteurs importants, comme l’IETF, la CCIA ou l’i2Coalition.

La semaine dernière, les procureurs de district de quatre États américains ont tenté de faire bloquer la décision par une cour au Texas. D’après eux, le répertoire des noms de serveurs et de leur adresse appartiendrait au gouvernement américain. Il ne pourrait donc pas être cédé sans l’approbation du Congrès.

Le juge de district texan rejetait toutefois l’injonction le 30 septembre 2016.

Pour l’utilisateur lambda, le transfert de responsabilité n’aura aucune incidence.

Il va toutefois garantir une certaine ouverture, et une stabilité internationale. Nombreux pensent que la décision américaine était le meilleur compromis.

En 2012, frustrés par le contrôle des États-Unis, de nombreux pays ont tenté de faire attribuer le contrôle du DNS à l’ITU, Union internationale des télécommunications.

Comme l’ITU dépend des Nations-Unies, la propriété du DNS aurait été partagée entre les pays, et chaque pays aurait pu alors réguler le DNS dans sa juridiction. Ce qui aurait ouvert la porte à des abus.

Le vote échouait, mais signifiait aux États-Unis qu’un seul pays ne pourrait pas éternellement contrôler le système de noms de domaine.

Céder le contrôle à l’ICANN est le compromis qui satisfait tout le monde à l’heure actuelle.