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Le Sénat des États-Unis vote une loi de cession de TikTok

Le Sénat des États-Unis vote une loi de cession de TikTok, une mise à jour du texte voté par la Chambre des Représentants en mars, que le président Biden a promis d’entériner.

Elle exige que l’entreprise chinoise ByteDance vende TikTok à des investisseurs américains dans les neuf mois, sans quoi le réseau social sera interdit aux États-Unis.

Officiellement, cette loi serait motivée par l’inquiétude des législateurs américains quant à la sécurité des données personnelles des utilisateurs, par une entreprise chinoise.

Mais TikTok est basée à Singapour, affirme qu’aucune donnée n’est hébergée en Chine, et a investi des milliards de dollars dans des centres de données aux États-Unis.

On notera l’hypocrisie de ce pays, alors que Facebook, une entreprise américaine, a été reconnue maintes fois coupable de violation des données personnelles de ses utilisateurs, dans le monde entier.

Or TikTok est le concurrent numéro un de Facebook, et les bénéfices de ByteDance, sa maison mère, qui possède aussi le pendant chinois de TikTok, Douyin, rivalisent avec ceux de Meta.

Ironie du sort, ByteDance est incorporée aux Iles Caïmans, compte pour investisseurs de nombreux fonds occidentaux, comme le japonais SoftBank et les américains Sequoia Capital, KKR, General Atlantic et Hillhouse Capital Group, et le groupe est considéré comme un concurrent dangereux pour les géants chinois du numérique Tencent et Baidu.

Les spécialistes du droit américain supputent que cette loi ne résistera pas à une contestation basée sur le premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui interdit au Congrès des États-Unis d’adopter des lois limitant la liberté de religion et d’expression, la liberté de la presse ou le droit à « s’assembler pacifiquement ».

Les États-Unis exploiteraient alors leur argument préféré : un danger pour la sécurité du pays.

170 millions d’Américains utilisent TikTok.

TikTok s’oppose à cette loi, qui serait une attaque contre la liberté d’expression. L’entreprise affirme qu’elle aura un impact négatif sur des centaines de milliers d’emplois aux Etats-Unis, avec un manque à gagner de milliards de dollars pour les TPE et les PME.