Quatre espions expulsés des Pays-Bas
Quatre espions expulsés des Pays-Bas

Les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas accusent des officiers des services secrets russe de piratages et d’opérations de désinformation

Un grand jury du district ouest de Pennsylvanie a inculpé sept défendeurs, tous officier de la direction générale du renseignement russe (GRU), pour piratage, fraude électronique, vol aggravé d’identité, et blanchiment d’argent.

Depuis décembre 2014, jusqu’à au moins mai 2018, ils auraient conspiré pour conduire des intrusions sophistiquées et permanentes contre des citoyens américains, des entreprises, des organisations internationales, et leurs employés dans le monde.

Un des buts du complot serait de publier des informations volées dans le cadre d’une campagne de désinformation et d’influence pour saper, se venger et retirer toute légitimité aux efforts d’organisations internationales de lutte contre le dopage et de leurs officiels, qui avaient exposé publiquement le programme de dopage d’athlètes parrainé par l’État russe, et pour entacher la réputation d’athlètes du monde entier en les accusant à tort d’utiliser des drogues d’amélioration des performances.

En juillet 2016, l’Agence mondiale antidopage (AMA), avait décrit dans le « Premier Rapport McLaren », la subversion systématique, soutenue par l’État, du processus de dépistage de drogue avant, durant et après les Jeux olympiques d’hiver de Sochi en 2014.

Le Comité international olympique, ainsi que le Comité paralympique international avaient alors banni les athlètes russes des jeux olympiques/paralympiques de 2016 à Rio de Janero.

S’ensuivirent des piratages à l’AMA et de nombreuses agences antidoping, de la base de données ADAMS, des intrusions à Lausanne lors d’une conférence de la WADA, de la FIFA, de l’IAAF, avec le vol de fichiers : stratégie antidoping, résultats de laboratoires, rapports médicaux, contrats avec les docteurs, informations sur les procédures de test, autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT), etc.

Les documents volés furent alors manipulés de telle manière qu’ils ne reflétaient pas leur forme originale, puis publiés massivement dans les médias sociaux, et par contact avec près de 200 journalistes. Ils affectèrent la réputation de 250 athlètes de 30 pays.

Depuis, certains des défendeurs se sont attaqués à de nouvelles cibles, comme l’entreprise Westinghouse Electric Company et l’ Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Les défendeurs sont : Aleksei Sergeyevich Morenets, 41, Evgenii Mikhaylovich, Serebriakov, 37, Ivan Sergeyevich Yermakov, 32, Artem Andreyevich Malyshev, 30, et Dmitriy Sergeyevich Badin, 27, tous assignés à l’unité militaire 26165 ; Oleg Mikhaylovich Sotnikov, 46 et Alexey Valerevich Minin, 46, qui étaient également des officiers du GRU.

Le Royaume-Uni (National Cyber Security Centre), et les Pays-Bas ( Militaire Inlichtingen- en Veiligheidsdienst) se sont associés aux accusations et à l’exposition de la campagne du GRU. Les Pays-Bas ont révélé les passeports de quatre des espions, surpris en flagrant délit de tentative de cyberattaque contre l’OIAC, et les ont expulsés.